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pensions de retraites offertes après de longues années de services. Ces pensions ne permettent pas d’élever une famille[1].

Dans les écoles primaires, on rencontre des enfans de toutes les classes, car le système d’enseignement, ainsi que celui de toutes les institutions publiques, est démocratique. Il existe deux écoles appelées écoles pour la noblesse : l’une pour les garçons, l’autre pour les filles. Ces écoles ont été fondées par l’Empereur et l’Impératrice, mais elles ne suffisent naturellement pas à l’éducation de tous les enfans de la noblesse éparpillée dans tout le pays.

En dehors de ces deux écoles et de quelques autres institutions particulières, il n’y a que les écoles publiques, qui sont divisées en cinq classes. Les écoles primaires, avec deux divisions : l’école primaire communale et l’école primaire secondaire. Chacune comprend quatre années d’étude. Troisièmement, il y a l’école complémentaire et plus haut le lycée et l’Université. L’école primaire est à la charge de l’administration locale. Les communes et les municipalités entretiennent leurs écoles primaires et secondaires, ce qui permet d’établir l’éducation gratuite et obligatoire. Le nombre d’enfans sans instruction est très faible : presque tous savent lire et écrire ; mais l’arithmétique est moins répandue. Les statistiques officielles donnent des chiffres encourageans, 95 p. 100 de garçons et 80 p. 100 de filles, sur la population tout entière. Le dernier recensement relève, dans les écoles primaires, 5 134 400 élèves contre 109 118 instituteurs. Les écoles complémentaires comptent 100 000 élèves pour 4 700 professeurs. Les lycées ou écoles supérieures, au nombre de six, préparent aux Universités et ressemblent aux Gymnasiums allemands. Le total des institutions d’enseignement subventionnées ou entretenues par le gouvernement est, en chiffres ronds, 27 000 écoles primaires, 260 écoles complémentaires et supérieures et deux Universités, celle de Tokyo et celle de Kyôtô. La plus importante est celle de Tokyo, avec six écoles spéciales et 3 500

  1. En écrivant ces lignes, j’apprends les mesures prises par le gouvernement pour améliorer le sort des instituteurs. Le ministre a déclaré au Conseil de Directoire que le nombre en serait augmenté dans la mesure du possible ; que le stage dans les écoles serait de six ans au lieu de quatre ans. Mais, pour obtenir un corps enseignant plus digne et plus capable, il faut rendre sa profession plus lucrative ; il faut que des projets soient mis à l’étude en ce sens, et qu’on cherche à augmenter les salaires et les pensions de retraite. Nous espérons que le gouvernement prêtera un soutien efficace, moral et matériel, aux caisses de retraite des Instituteurs primaires.