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levers à ceux du capitaine Pein et de la mission Foureau-Lamy ; le lieutenant Voinot, dont les vastes circuits se développent dans l’Edjéré, le Tassili, l’Anahef, le massif central et l’Ahnet. Cette reconnaissance, opérée en 1905-1906, avait eu pour but principal d’observer et de maintenir les Azdjers. Les tournées Clor et Halphen, en 1907, eurent le même objectif. La première, en revenant du Tassili, s’est reliée aux troupes soudanaises à Iférouane.

Ce n’était pas la première fois que nos officiers du Tidikelt atteignaient l’Aïr. En 1904, le lieutenant Roussel, venu du Mouydir, contourna par le Nord le massif de l’Ahaggar pour se porter dans cette direction et, l’année suivante, le capitaine Dinaux, prenant par le Sud, aboutit au puits d’Iférouane avec M. Chudeau. « Le capitaine Dinaux, écrit M. Gautier, a résolu élégamment un problème en apparence insoluble : assurer à la fois avec la même escorte la sécurité de trois voyageurs à itinéraires divergens, M. Etiennot, M. Chudeau et moi-même. » Cet hommage n’est pas isolé ; tous les voyageurs qui ont eu recours à cet officier sont d’accord avec M. Gautier pour lui témoigner leur très vive gratitude.

L’Erg d’Iguidi, qui se développe à l’Ouest de la Saoura et dont René Caillié et Lenz avaient coupé la partie occidentale, a été parcouru en 1904-1905 par le capitaine Flye de Sainte-Marie, commandant de la compagnie saharienne du Touat[1]. Secondé par les lieutenans Mussel et Niéger et l’aide-major Taillade, le capitaine put, conformément aux instructions du commandant Laperrine, recouper les routes du Tafilalet conduisant au Soudan, reconnaître les points d’eau et les régions de pâturages, s’opposer aux rezzous des Berabers dans l’extrême Sud algérien et à la marche des caravanes d’esclaves qui du Soudan s’acheminent vers le Maroc.

Toujours en avant et payant de sa personne, le commandant supérieur ne s’est pas contenté de donner l’impulsion aux compagnies sahariennes réunies sous sa direction. Tour à tour on le vit entreprendre des tournées dans le Mouydir, l’Ahaggar, l’Ahnet, l’Adrarnigritien, la région de Taoudéni, opérant à deux reprises sa jonction avec les troupes du Soudan et formant à son contact une phalange de jeunes officiers, dont il sut démêler et développer les aptitudes spéciales. C’est ainsi que le

  1. Dans l’ouest de la Saoura, rapport de tournée par le capitaine Flye Sainte-Marie. Publication du Comité du Maroc, Paris, 1905.