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Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 46.djvu/427

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Lebaudy, par exemple, — qui ne doit pas dépasser 11 à 1 200 mètres d’altitude, — reste gonflé pendant toute la durée du voyage, atterrissage compris, un ballonnet de 500 mètres cubes est largement suffisant. Seulement, pour que le remplissage soit assuré de façon convenable, le ventilateur doit être capable de débiter 1 mètre cube d’air par seconde, environ.

Quant à la suppression de toute vague à l’intérieur du ballonnet lui-même, elle s’obtient facilement en divisant l’appareil en trois compartimens au moyen de deux cloisons transversales, percées d’ouvertures suffisantes pour le passage de l’air d’un compartiment à l’autre, et tout de même assez étroites pour que ce passage ne puisse s’opérer que très lentement. Si on prend alors la précaution de faire déboucher le tuyau du ventilateur dans le compartiment central, comme le ballon a toujours le temps de se redresser dans un sens ou dans l’autre avant le passage de l’air du compartiment central dans celui qui se trouve momentanément le plus bas, tout mouvement de flux et de reflux devient impossible et une cause d’instabilité de plus, peu grave, il est vrai, se trouve ainsi conjurée.


II

L’instabilité étant le lot ordinaire de tout corps en mouvement, surtout lorsqu’il prend son point d’appui dans un fluide, doit être, a fortiori, le lot de tous les ballons dirigeables. Or, comme dans ces conditions, la solidité du système peut, à chaque instant, être compromise, le fonctionnement du moteur devenir impossible, et la vitesse obtenue presque illusoire, vaincre l’instabilité est donc une condition absolument indispensable pour obtenir la solution du problème de la navigation aérienne par le plus léger que l’air.

Afin d’avoir une idée nette, quoique simple, de la question, plaçons-nous dans le cas idéal d’un dirigeable fusiforme, marchant d’un mouvement rectiligne, horizontal et rigoureusement uniforme, dans une atmosphère parfaitement calme.

Il est soumis d’abord à deux forces verticales : son poids, appliqué au centre de la nacelle, et la poussée de l’air, appliquée à peu près au centre de la carène, et ces deux forces qui, le dirigeable restant dans sa zone d’équilibre, sont égales, parallèles