ruptures tendent de plus en plus à perdre de leur importance et qu’il est possible de les conjurer par l’emploi de gouvernails horizontaux ou d’hélices sustentatrices. N’importe ! c’est toujours le ballonnet qui, pour des raisons qui seront exposées plus loin, présentera, à cet égard, le maximum de sécurité. D’ailleurs, même au point de vue de la stabilité proprement dite, cet accessoire joue encore un rôle capital.
Lorsque, en effet, la pression à l’intérieur du ballon ne dépasse pas quelques millimètres d’eau, — comme dans les anciens dirigeables tels que la France, où le gaz était en communication directe avec l’atmosphère par le long boyau appelé manche, — il arrive que, par suite de la mise en marche, la masse d’hydrogène contenue dans l’enveloppe est refoulée, d’abord vers l’arrière où elle se comprime, pour revenir ensuite vers l’avant et ainsi de suite. Par elle-même, cette vague alternante ne tend ni à élever, ni à abaisser le ballon ; mais on conçoit que, pour peu que celui-ci vienne à tanguer, elle contribue à aggraver ce mouvement, et puis, d’autres vagues intérieures, provenant des pulsations que les variations de tension causées par le tangage impriment à l’enveloppe, viennent encore s’ajouter à la vague alternante. Grâce à la surpression intérieure, — pouvant s’élever jusqu’à 50 millimètres d’eau, — que permet de produire, comme nous l’avons expliqué tout à l’heure, le jeu du ballonnet, actuellement, la vague alternante est évitée, et les effets des pulsations de l’étoffe, réduits à leur minimum. Mais on a dû supprimer la manche, clore complètement le ballon et munir sa partie inférieure de clapets de sûreté, s’ouvrant automatiquement dès que l’excès de pression risquerait de provoquer une explosion.
En résumé, tous les services si divers que les aéronautes français ont demandés au ballonnet, et qu’il leur a rendus, justifient amplement ces paroles d’un écrivain autorisé, M. Sazerac de Forge, que c’est à lui surtout que les dirigeables de notre pays doivent et leur puissance et leur admirable docilité. Cependant, pour le mettre à même de remplir convenablement ses fonctions, faut-il encore lui donner un volume suffisant et s’arranger de façon que sa flaccidité obligatoire au cours de l’ascension ne puisse y donner lieu à des vagues intérieures.
Le calcul permet aisément de satisfaire à la première de ces conditions. Il montre que pour qu’un dirigeable tel que le