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sans avoir réussi complètement leur mission. En revanche, quelques reconnaissances de quatre à cinq cavaliers sont parvenues à échapper à la vigilance des Japonais et à fournir sur les colonnes et les cantonnemens des renseignemens très utiles. Il est résulté de ce système que la cavalerie russe, très supérieure en nombre, n’a eu que dans des cas très rares à faire usage du sabre ou de la lance. Mais depuis le début de la guerre, il ne s’est peut-être pas passé un jour, sans que la cavalerie russe ait eu à faire le combat à pied. Tous ses escadrons ont eu à l’exécuter plusieurs fois déjà. »

Souvent ces combats à pied eurent une forme offensive. Mais faute d’une artillerie assez puissante, les rideaux ne pouvaient pas être percés et dès lors les renseignemens étaient insuffisans. D’autre part, à quelques rares exceptions près, la cavalerie japonaise s’est abritée derrière son infanterie. Aussi les reconnaissances russes, accueillies par le feu, étaient-elles obligées de s’éloigner sans avoir rien vu, ou de mettre pied à terre pour essayer de se renseigner par le combat. Quant au service de prise de contact et de sécurité, la cavalerie russe s’est montrée à la hauteur de sa tâche. C’est une patrouille de cosaques qui en Corée le 28 février 1904, près de Phen-Yang, a tiré les premiers coups de feu de la campagne.

Le 25 mars, près de Chengjou, sept semaines après le commencement de la guerre, le premier engagement sérieux se produisit entre un détachement mixte de cavalerie et d’infanterie japonaise et 100 cavaliers du 1er régiment de cosaques du Transbaïkal. Ce fut uniquement un combat de mousqueterie. — Le 12 mai, un parti de cavaliers japonais met pied à terre et attaque Silouanchan. Il n’a pas d’artillerie et il est repoussé. A leur tour les Russes tentent l’offensive le 20 mai, dans la direction de Changtou. Deux régimens de cavalerie mettent pied à terre et attaquent le village de Changchou sur la rive droite du Liao à 13 milles au sud de Sakoumen. Le combat dure deux heures. Les Russes n’ont que des mitrailleuses et ils sont repoussés avec une perte de 300 hommes.

La cavalerie russe, libre de ses mouvemens, en raison de son énorme supériorité numérique, et composée de soldats excellens cavaliers, s’est maintenue au contact, mais n’a jamais pu donner des renseignemens suffi sans pour fonder sur eux une opération. Après la bataille de Vafangou, les 14 et 15 juin, le général