Du moins, pour suppléer à cette concentration primitivement rêvée par elle, et qu’elle sentait se relâcher de plus en plus, — pour maintenir par quelque autre voie ce concert qu’elle ne pouvait plus obtenir par une impulsion unique, — son ingénieux gouvernement s’avisait d’un moyen tout moderne : le Congrès. « Pendant le mois de juin de cette année (1659), dit Voyer d’Argenson, il se trouva dans Paris un grand nombre de confrères des provinces, et leur présence donna sujet à la Compagnie de penser à leur faire des conférences particulières pour les instruire exactement de sa conduite et de ses maximes. » « On y proposa, ajoute-t-il, et l’on y décida beaucoup de choses, et le succès de cette délibération générale fut tel que la Compagnie songea immédiatement à la réitérer au plus vite. » C’est précisément ce qu’une lettre de Paris à Marseille nous confirme :
Notre dessein étant toujours de tendre au plus parfait et d’être, autant que nous le pouvons selon les règles de la charité, parfaitement unis et uniformes, nous avons cru, en supplément de la visite charitable et par accroissement de moyens perfectifs, que l’on pouvait lier ici tous nos amis du dehors pendant leur séjour, et traiter, avec eux plus particulièrement de tous leurs besoins, de la manière que notre union en Jésus-Christ le désire de nous. L’on en a fait l’essai et il y a espérance d’un bon succès par l’édification réciproque et la charité mutuelle. Vous pouvez préparer vos mémoires pour ceux des vôtres qui viendront ici cet hiver, et dès à présent nous en envoyer le double pour y être pourvu autant qu’on le peut…
Ainsi, par deux fois, sans doute, en l’année 1659, furent débattus à Paris, grâce à la Compagnie du Saint Sacrement, les grands intérêts de la France catholique, aussi à fond certainement, sinon plus, que dans ces officielles Assemblées du Clergé réunies pour voter le don gratuit.
En outre de ces soucis, — constans, on le voit par les dates, — de discipline et d’unité, le gouvernement de la Compagnie du Saint Sacrement de Paris sur ses succursales nous offre aussi une direction de vie spirituelle et d’œuvres sociales et morales.
D’après le récit de Voyer d’Argenson, tout plein des actes de l’infatigable Compagnie, on serait tenté de croire, et j’ai insinué moi-même, que la mission proprement dévote de la Compagnie paraissait un peu oubliée. La correspondance de Paris avec