Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 47.djvu/329

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LAMARTINE ORATEUR

DE L’ENTRÉE A LA CHAMBRE AU BANQUET DES GIRONDINS
1834-1847
LETTRES INÉDITES[1]


LES DÉBUTS A LA TRIBUNE

Lamartine était encore en Orient. Un soir, sous les cèdres de l’Anti-Liban, il regardait distraitement un cavalier arabe gravir au pas essoufflé de sa jument les pentes rocailleuses qui montaient à son campement. Descendu de cheval, le cavalier fouilla dans sa ceinture, en tira une lettre : elle apprenait au voyageur qu’il avait été, en son absence, élu à la Chambre des députés, où l’envoyait le collège de Bergues... C’est une nouvelle carrière qui s’ouvre devant Lamartine, celle à laquelle il aspirait en secret depuis longtemps, celle qui, après les hautes satisfactions de la gloire, va lui faire connaître les enivremens de la popularité. Sa correspondance intime, — soit avec Mme de Lamartine, soit avec le beau-frère préféré, M. de Montherot, — grandit alors en intérêt.

  1. Depuis l’insertion de notre article Lamartine en 1830, dans la Revue du 15 août, nous avons eu le regret d’apprendre la mort de M. Robert Vallier, administrateur de la Société des Œuvres de Lamartine. C’était, non pas seulement un homme d’une courtoisie parfaite et qui s’ingéniait à rendre service, mais un fin lettré, un causeur charmant, un conseiller du goût le plus sûr. Tous les admirateurs de Lamartine lui doivent beaucoup, mais nul ne lui était plus obligé que l’auteur de la présente publication.