Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 47.djvu/485

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE CONGRÈS DE BERLIN

II.[1]
LE CONGRÈS


III

Les ministres et les diplomates européens sont réunis dans la salle de bal du palais de la chancellerie, sous la présidence du prince de Bismarck. Celui-ci ouvre les séances du Congrès, le 13 juin 1878. Un mois après, jour pour jour, le samedi 13 juillet, il prononcera le discours de clôture et félicitera ses collègues de leurs travaux. En ce court espace de temps, de sa rude main, une nouvelle face de l’Europe aura été sculptée.

— « C’est pour soumettre l’œuvre de San-Stefano à la libre discussion des cabinets signataires des traités de 1856 et de 1871 que nous nous trouvons assemblés, » dit-il le 13 juin. Et c’est, en effet, l’objet de la réunion. La Russie est sur la sellette.

Elle est sur la sellette ; mais avant qu’elle comparaisse, on lui a serré les pouces jusque dans sa victoire. Les différentes puissances ont des prétentions, des intentions, — des « intérêts, » — qui, déjà, ont obtenu certaines satisfactions inscrites en des actes préliminaires que chacune des délégations a dans sa poche. L’Autriche-Hongrie arrive avec la convention de Reichstadt ; l’Angleterre avec la convention du 30 mai, sans

  1. Voyez la Revue du 15 septembre.