A Paris, 27 mars 1771.
Enfin, chère cousine, je puis vous écrire. Une fraude des facteurs, qui s’entendaient avec je ne sais qui, arrêtait le cours de mes lettres à la poste. Cette fraude vient d’être reconnue, et l’on m’a promis que pareille chose n’arriverait plus à l’avenir. Ainsi nous pouvons nous écrire en droiture comme auparavant. J’en suis d’autant plus aise que, depuis la lettre de vous que me remit M. d’Escherny, je n’ai plus reçu aucune nouvelle ni de vous ni de votre maman, quoique M. Du Peyrou lui ait adressé une lettre pour moi qui ne m’est point parvenue et dont je n’ai ouï parler d’aucune façon que par l’avis que m’en a donné M, Du Peyrou. Il me semble pourtant que la situation où je vous ai laissée et mon attachement pour vous, dont vous ne pouvez douter, exigeaient de temps en temps quelque nouvelle de votre état, et quoique la correspondance directe fût suspendue, vous
- ↑ Voyez la Revue du 1er septembre 1908.