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Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 48.djvu/246

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subordonnés immédiats sont des personnalités sur lesquelles il est permis de donner une discrète appréciation :

Général de Lacroix, très vigoureux soldat, ancien combattant de l’armée du Rhin et du Tonkin, doué d’une belle prestance, sympathique à tous ceux qui l’approchent, plein de zèle et d’ardeur, assidu à sa tâche et secondé par un entourage de premier choix, désireux de bien faire et y réussissant.

Général Millet, vieux fantassin de l’armée de Metz, au corps Ladmirault, calme, pondéré, tenace avec un esprit un peu lent mais vigoureux ; vient de passer dans la réserve après une longue carrière dont une partie s’est écoulée à l’École supérieure de guerre au temps où Maillard y créait l’enseignement de la tactique générale.

Général Trémeau, cavalier dans toute la force du terme, grand travailleur doublé d’un homme d’action. Dur pour lui-même comme pour les autres, très discipliné, est appelé à continuer au pays de longs services dont l’importance ne pourra que s’accroître.

Les grandes manœuvres développent presque uniquement l’instruction du haut commandement ; elles contraignent les généraux à prendre des décisions rapides, sur le terrain, d’après la situation, le but à atteindre et les agissemens de l’ennemi.

Aux voyages de corps d’armée et d’armée, on opère d’une façon analogue, avec cette différence essentielle que les troupes amies et ennemies sont uniquement supposées.

Si donc ces voyages offrent une grande utilité au point de vue de l’instruction stratégique du haut commandement, ils sont très inférieurs aux grandes manœuvres sous le rapport de la tactique.

Les troupes, elles, bénéficient peu des grandes manœuvres ; elles y montrent ce qu’elles savent, mais n’y apprennent presque rien, et si leur instruction tactique n’a pas été bien faite au cours des exercices de détail, puis dans les camps d’instruction, il est trop tard pour la reprendre.

Les manœuvres d’armée contre armée, exécutées du 12 au 18 septembre dernier, entre le Cher et l’Indre, ont marqué un progrès sensible sur les manœuvres du même genre effectuées antérieurement. A cela, il y a plusieurs causes dont voici les principales :

Application de plus en plus efficace des règlemens nouveaux, adaptés aux conditions de la guerre moderne ; développement lent, mais continu, de l’éducation tactique ; mesures