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bleu ont pu connaître, par des indiscrétions, ce qu’ils auraient dû ignorer, et vice versa.

En Suisse et en Allemagne, les thèmes sont envoyés aux intéressés, quelques heures avant le moment fixé pour l’ouverture des opérations. La mesure est excellente en ce qu’elle contraint les chefs des partis opposés à prendre des décisions rapides comme à la guerre, d’après les renseignemens fournis par la situation générale commune aux deux adversaires. On objectera peut-être qu’il devient alors impossible à un chef de parti de faire connaître à tous les officiers sous ses ordres la situation, le thème et les ordres d’opérations initiaux avant les premiers engagemens. Mais, si les commandans d’unités sont actifs, ils réuniront leurs officiers, cartes en mains, soit avant le départ, soit pendant la marche, pour leur fournir les indications désirables, comme ils le feraient en campagne.

D’après la situation particulière du parti rouge, à la date du 12 septembre au soir, les 8e et 9e corps d’armée occupent des cantonnemens à l’intérieur du périmètre marqué, inclusivement, par les localités de Lury, Maurepas, Bois-Saint-Denis, Prenay, Sainte-Lizaigne, Forge-de-Boissy, Charost, Grand-Entrevin, Villeneuve-sur-Cher, Sainte-Thorette, Quincy ; les brigades de cavalerie à l’Est de la ligne : Menetou-sur-Cher, Graçay, Menetréol-sous-Vatan, Saint-Valentin, Neuvy-Pailloux ; les 6e et 7e divisions de cavalerie, autour de Vatan ; quartier général à Charost.

A la même date, le parti bleu, passé sur la rive gauche de la Loire par les ponts de Chaumont, d’Amboise et de Blois (division coloniale), a ses 4e et 5e corps à l’intérieur du périmètre marqué, inclusivement, par Pontlevoy, Lacroix, Bléré, Sublaines, Homme, Luzillé, Puits-Rouge, Aiguevive, Pouillé, Thézée, Monthou-sur-Cher, Thenay ; les brigades de cavalerie, à l’Ouest de la ligne : Saint-Aignan, Montrésor, Loches ; la division coloniale, à Chitenay et dans les villages environnans, cette division étant supposée venir d’Orléans, où elle se trouvait en couverture (par hypothèse).

Ainsi, la veille de l’ouverture des opérations d’armée contre armée, les gros sont à 60 kilomètres l’un de l’autre, les avant-gardes à 50 kilomètres, les brigades de cavalerie de corps à 40 kilomètres, et le corps de cavalerie (6e et 7e divisions) à très faible distance en avant de la cavalerie de sûreté de son parti.

Ces distances autorisaient, le 13 après la marche, la prise de