La position est favorable à la défense, sans pour cela comporter nécessairement la défensive. Son front mesure 12 kilomètres environ, et encore, la forêt de Gâtine, à occuper par des détachemens, n’est-elle pas comprise dans cette estimation.
Le choix du Nahon comme ligne terminus des marches à effectuer le 14 septembre, par les colonnes du parti rouge, nous paraît judicieux, en ce qu’il permet de résister avantageusement au parti bleu attaquant ce jour-là, et, dans le cas contraire, de déboucher sur la rive gauche de ce ruisseau, le 15 au matin, sans coup férir.
En tête de l’ordre général de l’armée A pour la journée du 14 septembre on lit cette phrase :
« D’après les renseignemens parvenus jusqu’à trois heures de l’après-midi (le 13 septembre), l’ennemi aurait atteint la ligne du Modon, de Lye à Luçay-le-Mâle. De la cavalerie est signalée vers Ecueillé. Le gros des forces ennemies paraît être vers Faverolles, Luçay-le-Mâle, Nouans. Des troupes de toutes armes ont franchi le Cher à Saint-Aignan. »
Il eût donc été bon que le corps de cavalerie, ayant des reconnaissances sur Ecueillé, Nouans, Montrésor, arrivât le 14, de bonne heure, à Villedomain, par Heugnes, et qu’il se tînt prêt à marcher, de là, dans le flanc droit de la colonne ennemie la plus proche, aussitôt celle-ci signalée. En dehors des meilleures conditions d’espace et de terrain réalisées en opérant ainsi, le corps de cavalerie avait intérêt à agir dans le flanc droit du parti bleu, et s’il l’eût fait, celui-ci, venant de Tours et environs en suivant les bords du Cher, aurait éprouvé de vive » alarmes pour sa ligne de communications.
Dans le dispositif prescrit aux 8e et 9e corps, le 13, pour le 14 septembre, on ne voit pas l’embryon d’une manœuvre par la gauche (Sud) destinée à mettre l’ennemi entre deux feux, et cela grâce à la grande supériorité du parti rouge en cavalerie.
L’ordre général du 13 pour le 14 septembre, donné à l’armée B (parti bleu), défie la critique, tellement il est contraire aux règles admises partout en matière de haut commandement.
Dans cet ordre, le seul point digne d’éloge se trouve dans la phrase suivante : « L’armée ennemie semble répartie en deux groupes, dont l’un marcherait sur Luçay-le-Mâle, l’autre sur Ecueillé. » La manœuvre qu’aurait dû entreprendre le parti rouge a donc été entrevue par le chef du parti bleu, mais l’erreur éclate aussitôt en ces termes :