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Heugnes, en couvrant un front de 25 kilomètres environ, et celle du parti bleu ne fut pas moins longue.

Le 16 au soir, le chef du parti rouge lance l’ordre de l’armée A pour la journée du 17, ordre d’après lequel la 15e division relèvera la 17e division sur le plateau de Malakoff, puis attaquera de concert avec la 16e division et l’artillerie de corps du 8e celle-ci marchant sur Luçay-le-Mâle. La 17e division et l’artillerie de corps du 9e devront être, à six heures et demie, entre Langé et Entraigues, pour de là se porter sur Ecueillé avec la 18e division, laquelle sera partie de la Desemerie une demi-heure plus tôt.

Les 6e et 7e divisions de cavalerie, normalement reconstituées, seront rassemblées, au Nord et près de Langé, entre le 8e et le 9e corps.

Le dispositif sera pris à cinq heures et demie du matin, sauf pour la 17e division et l’artillerie de corps du 9e, et les hostilités reprendront à six heures.

Dans ce dispositif, apparaît nettement l’intention louable du chef des Rouges d’attaquer l’ennemi, de front, avec le 8e corps, et de flanc, avec le 9e, manœuvre que nous aurions été heureux de lui voir effectuer le jour de la bataille de Valençay (15 septembre). A nos yeux, la 9e brigade de cavalerie pouvait suffire à relier entre eux les 8e et 9e corps en rendant disponible le corps de cavalerie pour une mission extérieure à l’aile gauche.

Sous la réserve qui précède, on ne peut qu’approuver les dispositions contenues dans l’ordre de l’armée A pour la journée du 17 septembre.

Passons maintenant au parti bleu.

Avant de résumer, puis de commenter les dispositions prises à l’armée B pour le 17 septembre, il nous faut rapporter une nouvelle recueillie sur le terra in de l’action vers sept heures du matin.

Le chef du parti bleu, nous dit-on, vient de recevoir du commandant en chef des armées bleues un pli contenant l’ordre de marcher aussitôt en arrière pour passer la Loire aux ponts de Chaumont et d’Amboise en vue de rallier l’armée bleue principale du côté de Château-Renault.

Cette dépêche hypothétique avait été tenue secrète, ou tout au moins le croyait-on, dans le dessein de provoquer de la part du chef de l’armée B, au cours des engagemens du 17 septembre, l’improvisation des ordres nécessaires à la rupture du combat et à l’organisation de la retraite.