S’il reste quelque obscurité autour du second terme de mon « équation fondamentale, » le Travail, c’est que j’ai eu le tort de prendre alternativement le même mot en des acceptions très différentes : tantôt en son acception première, qui n’a pas besoin de définition, qui est la plus concrète et la plus simple : le travail = action de travailler ; tantôt au sens étendu où la chose figure les personnes et où l’action symbolise les agens : le travail = les travailleurs. Parfois même, il m’est arrivé de parler du travail comme si c’était un ordre dans l’Etat, de dire : le Travail, comme on dirait : le Quart-Etat. Le plus souvent j’ai voulu dire : cette sorte de travail qui, sous la pression du nombre, sous l’impulsion du suffrage universel, éveille plus particulièrement la sollicitude de l’Etat, et que l’Etat, sous cette impulsion, incline de plus en plus à régler par la loi : celui des ouvriers de la grande industrie. Là se sont rejointes, se sont soudées l’une à l’autre, et toutes trois ensemble, les trois notions dont je m’attache à mener de front l’analyse : le travail, le nombre et
- ↑ Voyez la Revue du 1er novembre.