Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 48.djvu/911

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
POÉSIES

AMOURS FLORENTINES



BÉATRICE


En sa robe de deuil sanglante,
Florence est la cité dolente.

Tous ses fils naissent orphelins
De guelfes ou de gibelins.

Ce peuple chante, aime et travaille,
En plein tumulte de bataille.

Petits marchands et grands seigneurs
Sont artistes et ferrailleurs.

La ville d’amour et de haine
Chante et hurle, et tisse la laine.

L’épée au poing, elle s’endort
Sur des monceaux de soie et d’or.

En dormant, elle tend l’oreille...
La Martinella la réveille.

Fantassins, lansquenets, chevaux,
Se ruent à des combats nouveaux.