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maniable, aussi peu encombrant que possible, et présente, enfin, le maximum de sécurité et de tranquillité pour ses passagers, c’est-à-dire que son équilibre, ou mieux sa stabilité pendant la marche, soit à peu près assuré. Si, par exemple, les 50 mètres carrés de voilure du Wright étaient répartis sur une surface portante unique de 25 mètres sur 2, les difficultés d’exécution seraient telles, l’encombrement si grand, la stabilité si précaire, par suite de l’importance que prendrait le moindre déplacement du système dans un sens ou dans un autre, qu’il n’y a pas lieu de songer un instant à un tel monoplan. On pourrait, il est vrai, recourir à une surface de 10 mètres sur 5, mais on diminuerait par trop le pouvoir portant et la puissance de pénétration. Pour le moment, d’ailleurs, malgré les essais si intéressans de Blériot. d’Esnault-Pelterie et autres courageux aviateurs, les monoplans, bien que doués d’un pouvoir portant considérable, ne sont pas en faveur auprès des techniciens ; ils leur préfèrent (es biplans (monocellulaires) dont on peut dire que le véritable inventeur est Hargrave.

Au lieu d’une surface portante unique de 20 mètres sur 2, par exemple, et, par conséquent, d’une envergure égale à 10 (l’envergure, au point de vue de son importance, pouvant être mesurée par le rapport de la longueur à la profondeur), on utilise aujourd’hui, comme dans le Voisin, l’ensemble formé par deux surfaces portantes, de 10 mètres sur 2 chacune, placées parallèlement l’une au-dessus de l’autre, reliées par des montans rigides, le tout formant une espèce de boîte ou cellule, à l’intérieur de laquelle on loge la nef et le moteur Dans ces conditions, les composantes de soulèvement, sans s’additionner rigoureusement, donnent cependant un pouvoir portant plus que suffisant, l’envergure est diminuée de moitié, — elle atteint alors celle du faucon, oiseau de grand vol, comme on sait, — l’appareil est plus facile à construire, plus solide, plus maniable, moins encombrant, plus stable aussi, évidemment. On conçoit, de plus, que le centre de pression de l’ensemble se trouvant désormais peu éloigné du centre de la cellule, il devient plus aisé d’assurer la stabilité pendant la marche en annulant à très peu près, comme ils le sont chez les oiseaux, les deux couples nuisibles que constituent, d’une part, le poids de l’appareil et la composante de soulèvement, de l’autre la force de traction et la résistance à la translation. Il devient ainsi plus facile d’amener