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même arrogé une certaine autorité sur les petites écoles. Un arrêt du parlement du 28 juin 1625 régla l’administration de la confrérie de façon à faire entièrement respecter l’autorité du chantre.

Chaque quartier de Paris avait sa petite école et n’en avait qu’une. Il en résultait qu’elles n’étaient pas assez rapprochées pour que chacune ne pût pas réunir un nombre suffisant d’élèves. Les statuts de 1357, confirmés en partie au XVIIe siècle, prescrivaient d’ailleurs entre elles une distance de vingt maisons qui, au XVIe siècle, dans la province métropolitaine de Rouen, était, on l’a vu, fixée à cinquante maisons au moins. Outre la rétribution scolaire et le prix de la pension pour les filles que les maîtresses prenaient chez elles, celles-ci recevaient une rétribution annuelle de 100 sols, à laquelle contribuaient tous les habitans de la paroisse. Elles apposaient à leur porte ou à leurs fenêtres des enseignes dont le libellé était réglementairement conçu comme il suit : « Céans on tient petites écoles. X — le nom de la maîtresse, — maîtresse d’école qui enseigne à la jeunesse le service, c’est-à-dire le service divin, — à lire, écrire et former les lettres, la grammaire, l’arithmétique et le calcul, tant au jet qu’à la plume, et prend des pensionnaires, » Elles ne pouvaient employer de monitrices, — ce qui implique la. pratique de l’enseignement mutuel, — qu’avec l’autorisation du chantre, sous peine de révocation et d’une amende de 10 livres. Les classes réunissaient quelquefois de 100 à 120 élèves, mais ce chiffre était considéré, à bon droit, comme excessif et celui de soixante, adopté comme règle par l’Ecole paroissiale (1634), l’est encore, L’autorité de ce manuel pédagogique ne doit pas moins le faire considérer comme normal. En se proposant, ainsi qu’on l’a vu plus haut, de ne pas dépasser celui de trente à trente-cinq, les Ursulines avaient mieux compris l’intérêt des maîtresses et des élèves. Les écoles étaient inspectées par le chantre. L’année scolaire commençait à la Saint-Remi (1er octobre).

La classe du matin ouvrait à huit heures et fermait à onze ; celle de l’après-midi durait de deux heures à cinq, en été, et à quatre en hiver. Les élèves avaient congé ou récréation l’après-midi du jeudi, quand il ne tombait pas de fête dans la semaine.

Il n’y a pas à s’étendre sur la façon dont on apprenait à lire. Nous possédons sur ce sujet une méthode pour les petites écoles du diocèse de Bayeux, qui entre dans les détails les plus précis.