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OUTRE-MANCHE

LE BILAN DES RADICAUX
LE RÉVEIL DES UNIONISTES

Il y a trois ans, — le 21 décembre 1906, — à la veille des élections générales, sous la grande verrière d’Albert Hall, sir Henry Campbell Bannerman se levait pour donner à ses soldats, avant la bataille, le mot d’ordre et les derniers conseils. Une émotion contenue éclairait ce visage un peu terne d’officier retraité. Une ardeur religieuse donnait, par instans, à sa parole, sans éclat et sans originalité, les accens de la vraie éloquence. Un « plan de construction sociale » se déroulait devant l’auditoire enthousiaste. « Nous désirons faire en sorte que la terre soit moins a pleasure ground, un parc d’agrément pour les riches et davantage a treasure house, une source de trésors pour les pauvres. » La vie urbaine donne naissance à « toute une série de problèmes, vraiment effrayans par leur étendue… Quels que soient ceux, qui, comme le Lévite de l’Écriture, détournent les yeux et changent de route, les Libéraux ne peuvent passer leur chemin. » Dociles à l’appel du premier ministre, les électeurs ont envoyé en 1907 à Westminster un personnel d’hommes jeunes et ardens, recrutés dans des couches démocratiques et dans les chapelles puritaines.


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Les statisticiens l’ont démontré par des chiffres précis. La Chambre conservatrice, élue en 1900, comptait dans ses rangs 102 propriétaires fonciers et 61 fils de Pairs. Sur les bancs des