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Page:Revue des Deux Mondes - 1909 - tome 50.djvu/122

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AU CANADA

APRÈS LES ÉLECTIONS GÉNÉRALES

Le 20 juillet dernier, la Chambre des communes du Parlement fédéral canadien terminait sa session ordinaire de 1908 ; les discours rituels, prononcés à cette occasion, se félicitaient de l’enthousiasme unanime du pays à la veille des fêtes du Tricentenaire de Québec ; ils saluaient la mémoire de Samuel Champlain, « l’héroïque navigateur français, qui fut le fondateur de la cité, » et remerciaient le roi Edouard d’avoir bien voulu rehausser l’éclat de cette commémoration, en envoyant le prince de Galles pour la présider. Le Tricentenaire fut en effet célébré, du 23 au 31 juillet, par une série de journées tout à fait brillantes ; plus de quatre mille figurans s’étaient empressés d’offrir leur concours à M. Frank Lascelles, organisateur des pageans ou spectacles historiques qui évoquèrent, en huit tableaux animés, les gloires du vieux Canada français ; cent mille personnes, dont beaucoup de langue anglaise, assistèrent aux dix représentations des pageans, données en français devant des auditoires constamment attentifs et sympathiques. La politique alors faisait trêve, mais l’accalmie ne dura pas longtemps.

Le bruit courait en effet, depuis quelques mois, que sir Wilfrid Laurier, président du Conseil des ministres, ne tarderait pas à faire appel au pays. Aussi, les dernières fusées des feux d’artifice de Québec étaient à peine éteintes que la presse ouvrait vivement la campagne électorale ; la dissolution de la Chambre n’était pas encore officielle, — elle le fut seulement le 16 septembre, — et déjà les leaders des partis commençaient leurs