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Page:Revue des Deux Mondes - 1909 - tome 53.djvu/892

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en Australie. Le premier point, déjà signalé plus haut, est la concentration des pouvoirs dans le gouvernement de l’Union. La Constitution sud-africaine non seulement supprime les Parlemens des provinces et renferme en d’étroites limites les attributions des Conseils provinciaux, mais elle soumet à l’autorité exécutive de l’Union les décisions de ces Conseils, et confère à la même autorité la nomination de l’administrateur président du Comité exécutif dans chaque province. Le second point, non moins intéressant, est la faculté de modifier la Constitution sans avoir recours à une procédure spéciale. Un vote dans les deux Chambres et l’assentiment du gouvernement anglais suffiront à introduire les changemens reconnus nécessaires. Le même souci de donner au fonctionnement des pouvoirs publics un maximum d’élasticité apparaît dans une clause destinée à corriger l’excès de centralisation. Elle permet à l’autorité exécutive de l’Union d’étendre les attributions des Conseils provinciaux à toute matière qui, dans l’opinion de cette autorité, se référerait aux intérêts particuliers de la province, et permet également au Parlement de l’Union de déléguer auxdits Conseils, par des lois spéciales, le pouvoir de statuer sur des objets déterminés, hors de leur compétence habituelle. Ainsi, le gouvernement central n’est pas seulement l’autorité prépondérante, il est dans une large mesure le régulateur et le dispensateur des pouvoirs accordés aux autorités provinciales.

De semblables dispositions vont à l’encontre de nos principes et de nos pratiques en matière d’administration. L’expérience fera voir si elles ont plus d’inconvéniens que d’avantages.

Le plus épineux des problèmes posés devant la Convention était celui qui comprenait les questions d’électorat et d’éligibilité. D’abord, en ce qui concernait les résidens de race blanche, ensuite en ce qui concernait les natifs.

Les colons d’origine hollandaise forment, dans l’ensemble des quatre colonies, environ les trois cinquièmes de la population européenne. Mais si, au lieu de compter par têtes, femmes at enfans compris, on compte seulement les adultes mâles, cette supériorité numérique s’affaiblit au point de presque disparaître. Cela tient à ce qu’il y a moins de familles anglaises dans le pays que de familles boërs, et moins de Boërs célibataires que de célibataires d’origine anglaisé. Ces derniers se trouvent surtout dans les villes et les agglomérations