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Page:Revue des Deux Mondes - 1909 - tome 54.djvu/141

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portera la contribution annuelle de l’État à une vingtaine de millions, venant s’ajouter à la cotisation de 3 pour 100 imposée aux armateurs.

M. Perrinjaquet, avocat à la Cour d’appel, et docteur en droit, dans une étude très sérieusement documentée qu’il a publiée dans la Revue Économique de Bordeaux de septembre 1907, s’exprime en ces termes : « Les inscrits prétendent, il est vrai, que l’État a puisé à différentes époques dans la Caisse des Invalides et qu’il ne ferait, en augmentant les pensions, que restituer ce qu’il doit aux gens de mer. L’État a fort mal géré la Caisse des Invalides, mais s’il y a parfois puisé, il y a aussi beaucoup versé en subventions. Aujourd’hui, tout compte fait, l’État a rendu beaucoup plus qu’il n’avait pris. Il subit une lourde charge pour les marins ou plutôt pour les inscrits, car la plupart de ceux-ci n’exercent pas le métier de marin, et s’adonnent tout simplement à la pêche. L’Etat paie bien cher les services que lui rendent ou lui auront rendus les inscrits maritimes. Si l’on songe que l’Inscription maritime ne procure à l’Etat que 5 000 hommes par an pour accomplir un service qui n’excède que de vingt mois celui des autres citoyens, on est effrayé du coût du système. Chaque inscrit embarqué annuellement représente actuellement (1906) une charge financière de 5 200 francs par an (26 000 000 : 5 000), sans compter la solde et l’entretien. Après l’augmentation des pensions, ce sera une somme de 6 400 francs que chaque inscrit embarqué coûtera à l’Etat. Comme ils accomplissent à peine deux années de services militaires, en plus de la durée du service obligatoire, chaque année de services supplémentaires reviendra à l’État à 3 200 francs. Ainsi, les sacrifices imposés au budget pour les inscrits représenteront une somme de 3 200 francs pour chacune des deux années de services supplémentaires des inscrits. Un pareil résultat est inadmissible, et il n’est pas exagéré de dire que les inscrits maritimes jouissent d’avantages exorbitans pour les services qu’ils rendent à l’État. Mais la liste des charges véritables de l’État, du chef de l’Inscription maritime, n’est cependant pas close ; l’Etat renonce, en effet, à toute taxe sur les inscrits maritimes pour l’industrie de la pêche côtière et l’exercice de la profession de marin, et il leur donne des concessions de plage gratuites. Ces sacrifices ne représentent pas une bien grosse somme, mais constituent de nouveaux