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sa parure, deviennent chaque jour plus nombreux. Pour la sauvegarde des monumens de Paris dans l’intérêt de sa beauté, aucun appui n’aura été plus précieux, aucune collaboration ne deviendra plus utile que celle qu’apporte si généreusement l’œuvre entreprise par l’éditeur des Richesses d’art de la Ville de Paris[1], dont les publications les Galeries d’Europe[2], les Maîtres contemporains[3], les Grands artistes[4], les Villes d’art[5], l’Art à l’étranger[6], ont tant contribué à répandre la connaissance des arts en général et à en développer le goût. C’est encore une heureuse idée qui a donné naissance à cette précieuse collection, dont M. Fernand Bournon avait tracé le cadre et qu’il avait inaugurée par son beau travail : La Voie publique et son décor[7], le dernier ouvrage qu’il ait écrit après une carrière si féconde dans le domaine particulier de l’histoire parisienne, où il a dépensé la plus charmante érudition, servie par une plume élégante.

Aucuns monumens ne contribuent plus à la beauté de Paris, à la grandeur de la vieille France, que ses antiques cathédrales et ses vieilles églises, qui n’ont jamais été plus menacées. Malgré les outrages des temps, la destruction systématique de la Révolution et le vandalisme moderne, beaucoup de monumens religieux du moyen âge et de la Renaissance sont encore debout. Tous les styles y sont représentés depuis le XIe siècle jusqu’à la fin du XVIe. Chaque pierre de ces vénérables édifices porte le témoignage du passé : sa voix se fait entendre sous les voûtes de nos grandes basiliques aussi bien que dans les plus humbles chapelles. Elles font partie du patrimoine de la France, dont elles sont inséparables et, quoique dépouillées d’une partie de leurs tombeaux, tableaux ou objets d’art, elles contiennent encore des merveilles. L’ouvrage de M. Amédée Bonnet, les Édifices religieux[8], destiné à nous faire mieux connaître les beautés architecturales et les richesses artistiques de ces églises du moyen âge et de la Renaissance doit aussi servir à les protéger, à les préserver, par patriotisme ou par goût, si ce n’est par esprit religieux. Et n’est-il plus temps de rappeler la part de gloire dont la France est redevable à tant d’hommes, maîtres d’œuvre, architectes et constructeurs, — méconnus tout autant que le furent longtemps les Peintres de manuscrits[9], souvent parce qu’ils ont voulu l’être, — et qui devraient être célèbres. M. Henri Stein, arrachant le voile dont les artistes du moyen âge ont pris plaisir à cacher leur personnalité, a condensé en un volume très documenté, illustré de planches hors texte : les Architectes des cathédrales

  1. Henri Laurens.
  2. Henri Laurens.
  3. Henri Laurens.
  4. Henri Laurens.
  5. Henri Laurens.
  6. Henri Laurens.
  7. Henri Laurens.
  8. Henri Laurens.
  9. Henri Laurens.