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gothiques[1], tout ce que l’on sait aujourd’hui de ces architectes si admirablement inspirés qui s’appellent Pierre de Montereau, Jean de Dammartin, Robert de Coucy, Villard de Honnecourt, Jean d’Orbais, Robert de Luzarches, Jean de Chelles, Etienne de Bonneuil, etc.

Comme ils sont groupés dans la Cité, on peut grouper ici tous les monumens que nos ancêtres ont pieusement élevés autour de l’antique Lutèce, leur histoire et leur architecture ayant beaucoup de points communs. A l’histoire de Paris se rattache l’histoire de son Université. Nul n’était plus qualifié que M. Liard, vice-recteur de l’Académie de Paris, pour nous faire connaître cette Université de Paris[2]dans le passé et le présent, pour nous introduire dans le Palais de la nouvelle Sorbonne, dans ses laboratoires, et nous initier à la vie de chacune de ses Facultés qui rappellent les Sept Arts libéraux de l’antique Université du moyen âge, avec cette différence entre autres, qu’elle était bien un État dans l’État et que, si les troubles étaient les mêmes, défense était faite au Prévôt de Paris de mettre la main sur un écolier.

A l’art et à l’histoire de notre pays comme aux richesses d’art de la Ville de Paris se rattachent les belles collections du Petit Palais, que M. Henry Lapauze nous présente dans un intéressant ouvrage, en une suite de belles reproductions. La plupart des œuvres d’art du Palais des Beaux-Arts de la Ville de Paris[3]proviennent de dons ou de legs, — comme les salles Dutuit, — ce qui le distingue de la plupart des musées qui se sont enrichis des dépouilles opimes ou par la spoliation, et de toutes ces prisons de l’art qui font penser au mot du chansonnier du « Chat Noir : » « Tout va bien : les hôpitaux sont pleins. » Il y a juste sept années que le Petit Palais a été inauguré, et depuis, il s’est enrichi dans une telle mesure que l’on peut affirmer que jamais musée moderne ne connut fortune pareille. Qu’est-ce qui pourrait intéresser davantage les Parisiens que toutes ces œuvres dues à la générosité des collectionneurs et des artistes et qui constituent ce musée moderne ? C’est l’histoire de sa formation, et de toutes les acquisitions qui lui donnent sa physionomie personnelle et son relief, que l’on trouvera dans ce beau livre où tout est nouveau et original, texte et illustrations, et qui contient plus de 250 reproductions. La nouvelle édition des Rives de la Seine à travers les âges[4]de F. Hoffbauerne sera pas moins bien accueillie, ainsi que la Forêt de Fontainebleau[5]de Emile Michel.

Comme Paris a Saint-Germain-des-Prés, Notre-Dame et la Sainte-Chapelle, Bordeaux se glorifie de Sainte-Croix, de Saint-Seurin, de

  1. H. Laurens.
  2. H. Laurens.
  3. Lucien Laveur.
  4. Félix Juven.
  5. Hachette.