il se trouve cette phrase : le duché de Luxembourg qui appartient à la Maison de Nassau et qui fait partie de la Confédération germanique. Je crois qu’il vaudrait mieux se borner à dire : le duché de Luxembourg qui fait partie de la Confédération germanique. Nos rigoristes vous chicaneront sur ce mot « qui appartient » et je crois que, sans aucune idée d’en contester le vrai sens, il faut éviter d’articuler ces appartenances des pays et des peuples à des maisons de Princes.
Dépêchez-vous donc de le retrancher, s’il en est temps encore. J’espère que votre dépêche n’est pas partie et je vous envoie cet avis bien à la hâte.
Je rumine sur nos projets de choix de ce matin, et j’y pense avec quelque crainte du qu’en-dira-t-on.
2 janvier 1831.
Voilà vos dépêches Belges, mon cher général, je garde les autres. Je suis au bout de mon rouleau et je ne sais plus où donner de la tête pour cette maudite affaire. Le roi des Pays-Bas est un gâte-métier. Ce n’est pas céder que d’ajourner l’ouverture de l’Escaut au 20.
C’est tout brouiller en la Belgique. J’en ai le cœur très gros, et en vérité, je souscrirais à tout ce qui en finirait. Il ne m’est pas démontré que ce ne sera pas pour le prince d’Orange.
Au reste, vous savez que c’est Pozzo qui affirme que jamais Nicolas ne consentirait au prince de Cobourg.
Ne sortez pas, il fait humide. À demain.
Ce dimanche soir, 2 janvier 1831.
Voici le reste de vos dépêches, mon cher général, moins celle sur le duc de Brunswick que j’ai laissée à la Beine, et que je vous renverrai plus tard. Elles ne sont pas suaves et me font craindre que les arrangemens avec le roi des Pays-Bas ne deviennent impossibles. Celui de Nemours, fût-il possible, me présente toutes sortes d’inconvéniens. Celui de Cobourg me paraît vicieux et même impossible. En tout, je ne puis dire que ce que dit Pothier, en fermant les yeux, ma foi, mon ami, je n’y vois goutte. J’attends avec impatience des nouvelles de M. de Talleyrand, et je crains que lui aussi ne se mette à dire : je n’y vois goutte.
J’ai été bien fâché d’apprendre par Madame votre fille que