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qu’il dise ; mais je ne le verrai pas, et quoique je sois persuadé qu’il vous soutiendra, et qu’il parlera bien, je doute qu’il parle de la lettre. Ce qui importe, c’est de traiter l’impudence des députés belges comme elle le mérite, de démontrer leur accord avec ceux qui vous attaquent et de tâcher de soulever l’honneur national contre cette intervention réelle dans nos affaires intérieures, car ils en appellent au public de Paris pour renverser le gouvernement. C’est cela qu’il faut faire sentir à la Chambre et à la France. Si les ministres le font, comme je l’espère et comme je le crois, je le répète, le succès me paraît certain. Je verrai ce matin le maréchal Soult et je tâcherai qu’il parle et qu’il parle bien. Je lui parlerai de la conversation de M. de Metternich qui ne me plaît pas ; mais il vous sera facile d’une part de faire une bonne dépêche en réponse à celle du maréchal Maison ; de l’autre d’entretenir au long le comte d’Appony sur cet objet.

Il est regrettable, puisque les Puissances sont aussi contraires au duc de Leuchtenberg, que ni la Conférence ni aucune d’elles ne manifeste hautement leur opinion ou même leur détermination sur ce point. Il est vrai pourtant que si la discussion avait lieu trop tôt dans la Conférence, il en jaillirait peut-être d’autres résolutions qui pourraient ne pas nous convenir et nous embarrasser. J’attends avec impatiences des nouvelles de M. de Flahault et de M. de Lawoestine[1]. J’espère que nous en aurons aujourd’hui. Mais ce que je suis le plus pressé de connaître, c’est le résultat de la séance. Vous m’en écrirez un mot en attendant que vous puissiez venir me voir.


Ce jeudi soir 27 janvier 1831.

Je vous félicite, mon cher général, de vos succès et de ceux de mon gouvernement dans la séance. Ceux qui y ont assisté me disent qu’ils ont été complets, et j’en suis enchanté. J’espère que tous les ministres parleront. Je le crois essentiel. M. Mérilhou et le maréchal Soult me l’avaient promis ce matin, et je me propose de leur en parler de nouveau demain matin au Conseil.

Quant aux dépêches de Londres, je trouve que M. de Talleyrand a raison sur Walcheren. C’est un moyen à écarter,

  1. Le général de Lawœstine, petit-fils de Mme de Genlis, ami personnel de la famille royale, avait été envoyé en Belgique où sa famille était apparentée.