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d’autant plus que personne n’y pense. Le reste est peu satisfaisant. Leur consentement arrive toujours trop tard, et leur délai est toujours assez long pour rendre impossible ce à quoi ils ne tardent guère à regretter de n’avoir pas consenti. C’est ainsi qu’ils consentent à Charles de Naples après que leur refus d’Othon de Bavière a rendu l’un et l’autre impossibles. Nous n’avons rien à nous reprocher sur tout cela ; mais cela ne nous avance de rien. Tout n’en est pas moins gâté, manqué, sabrenaudé (sic).

Il faut à présent prendre les choses où elles en sont, et nous voilà entre Leuchtenberg et Nemours. Vous dites de les laisser faire. Soit ; d’ailleurs nous ne pouvons pas faire autre chose ; mais quand ils auront fait, que ferons-nous dans l’un et l’autre cas ?

Voilà la question à résoudre et je n’en connais pas de plus embarrassante, ni de plus compliquée. Il faut faire de la paix et écarter la guerre ; c’est mon vœu et mon devoir ; mais cela n’est pas facile à débrouiller ; ainsi méditons, causons-en tête à tête d’abord vous et moi, et mettons bien à profit le peu de jours qui nous restent avant de prendre un parti. Nous nous communiquerons nos idées. Bonsoir.


Ce samedi soir 29 janvier 1831 bien tard.

Voici, mon cher général, la lettre que m’écrit la duchesse de Leuchtenberg et ma réponse que je vous envoie ouverte pour la soumettre à votre examen. Veuillez me faire sans scrupule et sans ménagement toutes les observations qui se présenteront à vous ; je la referai bien volontiers si vous le trouvez nécessaire ; mais faites-les-moi promptement car je tiens à la faire partir le plus tôt possible, ce qui me paraît essentiel. Si vous la trouvez bien comme elle est, vous me la renverrez aussi tout de suite pour que je la cachette, et que je puisse vous la renvoyer immédiatement, afin qu’elle soit expédiée sur-le-champ de la manière que vous jugerez la plus sûre. Bonsoir.


Ce dimanche matin 30 janvier 1831.

Voici ma lettre cachetée, mon cher général, je suis bien aise que vous en soyez content. Actuellement expédiez-la le mieux et le plus tôt que vous pourrez, pour qu’elle soit partie avant d’autres nouvelles quelconques.