annulaire[1], a diminué de volume à mesure qu’elle passait de l’état gazeux à l’état liquide, puis à l’état solide. En même temps, elle a conservé son énergie potentielle et sa chaleur, en vertu de lois ingénieuses, qui ont été formulées, puis démenties plusieurs fois, au cours des dernières années. On en est arrivé à penser que peut-être la Terre perd de l’énergie en rayonnant dans l’espace, mais que peut-être aussi, au contraire, tout compte fait, elle en gagne en se contractant, ou même, suivant une théorie encore plus récente, celle du docteur Gustave Le Bon, qu’elle en crée, par la dématérialisation de la matière.
La critique de tout ceci nous entraînerait trop loin, et c’est l’un des problèmes que les hommes cherchent à résoudre, mais il est un peu à côté de la question polaire proprement dite. Pour en revenir à celle-ci et à l’expérience de Lowthian Green, nous dirons que la Terre, à partir d’un certain moment, s’est, par suite de son refroidissement, revêtue d’une croûte solide, l’intérieur restant liquide ou pâteux. Cette croûte s’est brisée et ressoudée plusieurs fois, sous la poussée interne, ou, au contraire, par suite du retrait de son soutien. Mais, à partir du moment où elle a été suffisamment épaisse, cette écorce a cessé de se crevasser, et l’étendue de sa surface est restée sensiblement la même. D’autre part, le volume de la Terre, c’est-à-dire le volume de la masse pâteuse, par suite du refroidissement, continue à diminuer sans cesse. Indépendamment des fractures locales qui ont résulté du manque de points d’appui et qui ont produit les grandes chaînes de montagnes, on peut se demander si la croûte solide de la Terre, qui primitivement était sphérique, est demeurée ronde. Dans son ensemble, il est probable que non. La surface des mers, qui s’étaient précipitées par condensation, à un moment donné, et qui avaient recouvert la croûte solide d’une façon uniforme, est bien restée ronde, à cause de la fluidité des eaux. Mais la surface solide du globe a dû changer de forme. Dans ces conditions, le contour des continens, ou du moins le dessin des grands plateaux qui les supportent, doit être figuré par l’intersection de la sphère ronde, qui est celle de la surface des mers, avec le corps solide, dont la forme est à déterminer.
Pour connaître cette forme, Lowthian Green imagina de suspendre des ballons en caoutchouc parfaitement ronds et
- ↑ Cf. Laplace, Mécanique céleste.