Les élections commenceront donc le samedi 15. Quelques députés non contestés seront même renommés dès le 14. Soixante-seize députés seront nommés ce jour-là ; dont douze à Londres. Mais, comme ce sont tes Returning officers, qui ont la charge de convoquer les électeurs, et comme une grande latitude leur est laissée jusqu’à une certaine date, les élections se succéderont dans tout le royaume, de jour en jour, jusqu’au 28 janvier. Il y en a donc pour quinze jours encore d’agitation et de meetings. Par décision de la Chambre des Communes, décision usuelle du reste, aucun Lord n’a le droit de prendre la parole pendant la période électorale dans une réunion. Attaqués avec violence, comme ils le sont, et le seront encore, ils ne pourront plus se défendre. Je ne trouve pas cela fair play. Mais les Libéraux allèguent que ce sont eux qui ont provoqué et qui ont tiré les premiers. N’empêche, cela me paraît un peu abusif et je me demande si les Lords auront la constance de rester fidèles à cet usage. Il est vrai que leurs femmes parlent à leur place. Lady S… a présidé une grande réunion au lieu de son mari. Quand les femmes s’y mettent…
Birmingham, mardi 11 janvier.
« Quand Birmingham conduit, l’Angleterre suit, » a écrit, voici déjà quelques jours, le vieux Joë que, malgré son état de santé, les affiches continuent de représenter avec son perpétuel monocle vissé dans l’œil et une fleur à la boutonnière. C’est pourquoi j’ai été hier à Birmingham. Birmingham est en effet le fief électoral de M. Chamberlain ; c’est là qu’il y a sept ans, il a prononcé son premier discours en faveur du Tariff Reform. « Il faut sept ans pour qu’une idée juste fasse son chemin à travers les esprits anglais, » a dit autrefois Bright. Aussi les partisans du Tariff Reform aiment-ils à se rappeler cette parole qu’ils considèrent comme prophétique. Ce n’est pas malheureusement pour entendre M. Chamberlain lui-même que je vais à Birmingham, ni même son fils, qui y a prononcé samedi un très vigoureux discours. J’avais été invité, de la façon la plus aimable, à y assister, mais je n’ai pas pu, étant encore à Brighton. J’y vais au contraire pour entendre M. Winston Churchill.
M. Winston Churchill est, dans le Cabinet, ce que nous appellerions Ministre du Commerce. Il y a, de sa part, une