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Page:Revue des Deux Mondes - 1910 - tome 55.djvu/763

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LE ROI ET LA REINE DE NAPLES
[1810-1812]

II[1]
VICISSITUDES DU MÉNAGE — LE BAPTÊME DU ROI DE ROME


I

Partie de Rambouillet le 23 juillet 1810 pour retourner à Naples, la reine Caroline courut la poste pendant onze jours de suite sur les routes de France et d’Italie, dans la poussière et la chaleur. Durant ce long trajet qui éprouva sa santé, de graves réflexions durent l’assaillir.

Sans doute, de tous ses entretiens avec l’Empereur pendant le séjour de sept mois qu’elle a fait auprès de lui, elle rapporte l’impression que Napoléon ne médite pas présentement et par dessein préconçu de réunir Naples à l’Empire, de détrôner le ménage, et qu’en ce point, les terreurs de Murat demeurent imaginaires. Néanmoins, on ne peut se dissimuler qu’un vent d’orage souffle sur tous les trônes élevés au profit des Bonapartes. Celui de Louis vient de s’écrouler ; la Hollande est réduite en province française. Après avoir subi toutes les humiliations et toutes les contraintes, Louis s’est évadé de son royaume ; il erre maintenant sur les chemins de l’exil, fugitif et découronné,

  1. Voyez la Revue du 1er février.