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bataillons scolaires en ce qu’elles se composent de jeunes gens des classes élevées, destinés à devenir des officiers, et que l’instruction militaire y porte non seulement sur le maniement d’armes, la parade et le défilé, mais sur le service en campagne très sérieusement exécuté. Nous avons vu au camp de Salisbury une division d’environ 2 000 jeunes collégiens exécuter très convenablement une attaque contre des troupes de l’armée régulière et il n’y avait aucune critique sérieuse à faire à leurs formations, à leur marche sous le feu, à leur manière de se servir du terrain, à leur attitude sous les armes. On compte sur cette éducation militaire pour déterminer des vocations susceptibles de remplir les vides.

Tous les jeunes gens peuvent être nommés officiers de complément après avoir satisfait à des examens spéciaux et fait un stage d’une année dans un corps de troupe de l’armée active. Ceux qui ont suivi les cours militaires d’un collège et obtenu un certificat A, voient la durée du stage réduite à huit mois ; elle est de quatre mois seulement pour les étudians qui ont suivi les cours militaires d’une Université et obtenu un certificat B.

Enfin on a créé, par décret royal du 3 avril 1909, une réserve spéciale, d’officiers, formée en partie d’officiers de l’armée régulière démissionnaires, en partie par recrutement direct à la suite d’examens. Les officiers de complément ont accès aux différens grades jusqu’à celui de lieutenant-colonel inclusivement, par un avancement régulier au bout d’un nombre d’années de service déterminé pour chaque grade ; il est regrettable qu’une mesure analogue ne soit pas prise en France où nous voyons trop souvent des officiers de la Réserve ou de la Territoriale dont les cheveux gris ou les hautes fonctions dans la vie civile s’accordent mal avec les modestes galons de lieutenant ; notre système est quelque peu décourageant pour nos officiers de complément.

Les améliorations apportées à l’année métropolitaine ne suffisent pas au ministre de la Guerre ; il caresse un projet plus vaste, plus grandiose dont le but est de doter l’Empire britannique d’une armée nationale homogène, ou armée d’Empire, comprenant toutes les forces militaires de la Grande-Bretagne et de ses colonies sous la haute direction d’un état-major général d’Empire. Jusqu’ici, les organisations militaires des différentes colonies de la Couronne sont des plus diverses et échappent au contrôle du ministère de la Guerre. Il en