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description de ce petit château royal pour un autre ouvrage plus complet qui traitera de l’histoire des ménageries depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, nous nous bornerons à décrire ici la ménagerie proprement dite.

La première cour, à droite en entrant, renferma des cigognes avec des moutons. Mais bientôt on détruisit les bergeries du fond pour transformer l’enclos en une cour gazonnée avec allées rayonnant autour d’un bassin central ; ce fut pendant longtemps le quartier des cigognes.

La seconde cour s’appela d’abord le quartier des demoiselles, du nom des belles grues de Numidie qu’on y plaça. On y construisit ensuite un élégant petit bâtiment pour les oiseaux des îles, et dès lors on l’appela la cour de la volière ou les voliers. Cette volière, qui occupait tout le fond de la cour, se composait d’un pavillon central et de deux galeries latérales terminées elles-mêmes par un autre pavillon ; le tout était percé de grandes baies grillagées avec du fil de laiton doré. A l’intérieur, un canal d’eau vive traversait la volière dans toute sa longueur, et du bassin central de ce canal s’élevait, à quatre ou cinq pieds de haut, trois bouillonnemens d’eau d’un pouce et demi de diamètre chacun. Les combles avaient été sculptés par Jouvenet, le sol recouvert de sable fin et les parois garnies de grandes cages munies de rideaux de « bazin. » Dès 1665, on pouvait voir dans cette volière plus de quarante espèces d’oiseaux exotiques parmi lesquels des oiseaux-mouches, des colibris, des paradisiers, des manucodes, des tangaras et nombre de perroquets, d’aras et de perruches. On y trouvait également des passereaux de France, mais ceux-ci se trouvaient plutôt disséminés dans d’autres volières également munies de bassins qu’on trouvait en différens points de la ménagerie.

La troisième cour resta d’abord inhabitée ; mais, comme elle était très vaste, on y plaça bientôt les grands oiseaux d’Asie et d’Afrique, puis des espèces aquatiques telles que pélicans, flamans, outardes et canards étrangers. Cette cour, qui fut appelée d’abord quartier des oiseaux d’Afrique, prit bientôt et garda le nom de cour des pélicans.

Le quatrième enclos tirait son nom, Rond d’eau, d’un grand bassin circulaire qui se trouvait au centre et dans lequel on nourrissait des poissons. Cette cour servit aussi pendant longtemps de passage au public ; elle était traversée dans toute sa