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VOYAGE EN SUÈDE
II[1]
IMAGES ET FIGURES SUÉDOISES
Une vieille maison rustique et de lourds châteaux qui se mirent sur des eaux dormantes ; — un bal d’étudians ; — un dîner chez l’Archevêque ; — la nuit de Valpurgis à Upsal, et tout ce qu’on peut voir et sentir du printemps de la Suède dans une chambre d’hôpital ; — une visite au Parlement ; — et la poésie de Stockholm par la belle lumière de septembre : telles sont les images suédoises qui se lèvent et qui accourent, quand je frappe à la grille dorée du souvenir. Je souhaiterais qu’il s’en dégageât une connaissance plus intime de cette âme étrangère[2].
LES BIJOUX DE LA SUÈDE
A dix kilomètres d’Upsal, dans la commune de Danmark, sur la ligne même de la forêt, une petite ferme avec ses dépendances se cache sous le gros bouquet d’un marronnier. C’est
- ↑ Voyez la Revue du 15 janvier.
- ↑ Cette âme est un peu susceptible et ombrageuse. Dans mon dernier article sur Upsal, j’avais dit que, si je la comparais au Danemark et à la Norvège, la Suède m’apparaissait comme l’arrière-garde de la race scandinave. Quelques lecteurs suédois se sont affligés du mot d’arrière-garde où ils ont cru comprendre que je jugeais leur pays arriéré. Loin de moi l’intention de désobliger si injustement un peuple que j’admire ! J’entendais par là que, plus riche en traditions, mais plus reculée, la Suède me semblait la grande réserve du génie Scandinave. Quel est le Suédois qui me contredirait ?