Les évêques dont il est ici question sont morts depuis longtemps, et les lettres qu’ils ont publiées ne datent même pas du siècle dernier ; elles ont paru en pleine Révolution française, il y a plus de cent ans, et elles n’ont attiré à leurs auteurs ni poursuites judiciaires, ni persécutions, ni avanies d’aucune sorte. Il s’agissait, disons-le tout de suite, des évêques assermentés, que Rome considérait comme des intrus. L’opinion publique, en ce qui concerne la question scolaire, était avec eux, et cette Reine du monde a si bien exercé sa domination que l’on a fait droit à leurs réclamations ; les écoles libres se sont multipliées en vertu des lois de la République ; les instituteurs salariés par l’Etat se sont assagis ; les mauvais livres ont disparu des écoles ; enfin les pères de famille, instruits de leurs devoirs et de leurs droits, ont surveillé de très près ceux qui avaient mission d’instruire leurs enfans. Le spectacle qui fut donné à la France entre les années 1795 et 1800 n’est pas sans intérêt historique ; il peut y avoir avantage à le remettre sous les yeux de nos contemporains.
Lorsque la Terreur a fermé les églises, elle a du même coup supprimé la plupart des écoles, et jusqu’à la chute de Robespierre l’instruction publique a été presque complètement délaissée. Même en Floréal an VII, Andrieux pouvait dire à ses