constituée, d’arriver à quoi que ce soit de satisfaisant en Orient… A mon avis, le sentiment aigu de la nationalité en Bulgarie, dans le Monténégro et en Bosnie rend plus probable la réalisation de cette combinaison… »
Devenu prince régnant en 1860, Michel Obrenovitch appela au ministère Garachanine et commença avec lui une active propagande en faveur de leur commun projet de confédération balkanique. Ils trouvèrent dans la Bulgarie, encore soumise aux Turcs, un sol tout préparé ; ils négocièrent avec le Comité de propagande nationale bulgare organisé à Bucarest et, le 26 janvier 1868, les représentais du Comité bulgare et ceux du gouvernement serbe signaient le programme suivant :
ARTICLE PREMIER. — Les peuples de Serbie et de Bulgarie, qui sont slaves et unis par les liens du sang et de la religion, qui sortent d’une même souche et habitent des pays contigus, sont appelés par la Providence à vivre désormais sous un seul gouvernement et sous un seul drapeau.
ART. 2. — Et attendu qu’ils ne forment qu’un seul corps, animé des mêmes sentimens et des mêmes tendances, et qu’ils ne peuvent atteindre leur but que par une existence commune, ces deux nations sœurs porteront dans l’avenir le nom de Serbo-Bulgares ou Bulgaro-Serbes et leur commune patrie sera appelée Serbo-Bulgarie on Bulgaro-Serbie.
ART. 3. — Son Altesse le prince Michel, qui a donné tant de preuves de son patriotisme, est proclamé chef suprême de la nation serbo-bulgare et commandant en chef de son armée.
ART. 4. — Le drapeau national sera formé des couleurs combinées de la Serbie et de la Bulgarie.
Suivaient d’autres articles prévoyant tous les détails d’organisation.
Une nouvelle réunion des délégués serbes et bulgares, tenue en avril, à Bucarest, adopta en principe les décisions du Comité, mais en les élargissant. La nouvelle union devait prendre le nom d’Empire des Slaves du Sud ; une entière égalité y serait assurée aux deux nations sœurs ; leur part dans le gouvernement et la représentation serait proportionnée à la population de chacune d’elles.
La même année, un traité était signé entre la Serbie et le Monténégro : les deux peuples s’engageaient à travailler ensemble à l’affranchissement de leurs frères opprimés en jetant les fondemens solides d’un Etat serbe unique. Le prince Nicolas abdiquerait en faveur du prince Michel, mais, si celui-ci mourait