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Page:Revue des Deux Mondes - 1910 - tome 58.djvu/110

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des actes constituant des infractions à leur législation interne en matière d’écrits, dessins, images ou objets obscènes, et dont les élémens constitutifs ont un caractère international ; » « 2° De fournir tous renseignemens susceptibles de mettre obstacle à l’importation des publications ou objets visés au paragraphe précédent, comme aussi d’en assurer ou d’en accélérer la saisie, le tout dans les limites de la législation interne ; » « 3° De communiquer les lois qui auraient déjà été rendues ou qui viendraient à l’être dans leurs Etats, relativement à l’objet du présent arrangement, ainsi que les bulletins des condamnations prononcées dans ledit pays, lorsqu’il s’agira d’infractions visées par l’article premier. »

Et ces autorités auront la faculté de correspondre directement avec les services similaires des autres États contractant

Est-il besoin d’ajouter qu’une disposition spéciale commune au projet de convention et à celui d’arrangement admet les Puissances non présentes à la conférence à y adhérer par acte postérieur ?

Que résultera-t-il de cet accord ? Les mesures proposées seront-elles converties en loi, le seront-elles dans des délais prochains ? Il est permis dès à présent de l’espérer pour les pays où, devançant les résolutions de la conférence, un mouvement d’opinion prononcé s’est déjà manifesté sur la nécessité d’en finir avec l’intolérable fléau. Telles sont l’Angleterre, l’Italie, l’Allemagne et la Suisse.

A Londres, l’active campagne menée par The National vigilance Association trouve un puissant point d’appui de la part des principaux organes de la Presse. Dernièrement un groupe des principaux directeurs et propriétaires de bibliothèques et de salles de lecture, sur les réclamations de leurs abonnés, sommaient les éditeurs de ne plus leur envoyer d’œuvres licencieuses, et l’opinion les soutient. Le gouvernement enfin propose une nouvelle loi contre les annonces du commerce pornographique. A Rome, un congrès récent, tenu sous de hauts patronages, dénonce la pornographie comme un mal social, demande des mesures de répression énergiques et réclame, pour les associations ayant pour but le respect de la morale publique, le droit de saisir directement la justice. Le mouvement est plus accentué encore en Allemagne. Le comité directeur de l’Association des journaux allemands proteste par un appel reproduit