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LE NÉPAL

II.[1]

S’il fallait en croire la tradition, les plus anciens monumens religieux du Népal remonteraient à une antiquité vénérable. L’empereur Açoka, au IIIe siècle avant notre ère, le grand apôtre du bouddhisme, aurait édifié dans la vallée quelques-uns des 84 000 stoupas que lui attribue la légende. C’est, en tous cas, sous ce jour que l’on présente, au centre et à chacun des quatre points cardinaux de la ville de Patan, cinq tchaityas ou stoupas, petits mausolées hémisphériques en terre et en briques qui rappellent les topes des Indes et qui sont sûrement les plus anciens du pays. Le temple de Swayambhou, où me mène ma course du lendemain, n’est pas d’une antiquité aussi haute. Swayambhou « Celui qui existe par lui-même, » est ici un attribut du Bouddha. Le monument s’élève sur un mamelon qui domine la ville, couvert d’une brousse verdoyante de laquelle émerge seulement la pointe pyramidale et dorée qui le surmonte.

Deux rivières encadrent Katmandou, la Vichnoumati et la Baghmati, la rivière sacrée ; on traverse cette dernière, et peu après, on prend le sentier qui mène au Swayambhounath, le long duquel les singes narguent les pèlerins de leurs gambades. Deux escaliers étroits et resserrés dans la forêt gravissent hardiment jusqu’au faîte. Cinq cents marches, — je ne les ai pas comptées, — et l’on est arrivé. Sur certaines pierres du pavage, je remarque les deux triangles entre-croisés avec un cercle en relief au milieu,

  1. Voyez la Revue du 15 juin.