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comme il est de rigueur pour le rayon lumineux : le câble de transmission pourrait suivre la forme d’une antenne inclinée, peu sujette à vibrer.

Pour éviter les accidens, il est encore des précautions d’une autre nature. On a proposé de signaler la présence du sous-marin en temps de paix, par un flotteur très apparent qui lui serait relié. Mais ce serait introduire de dangereuses complications, et risquer d’embarrasser les hélices. Tout dernièrement, on réclamait des sirènes ou des cloches sous-marines qu’il faudrait faire résonner tout le temps de la plongée : moyen de ne rien entendre soi-même. Une mesure plus pratique consiste à choisir pour les exercices les plus ordinaires, et en particulier pour la formation des équipages nouveaux, des rades peu fréquentées et sans profondeurs excessives. Enfin il est aisé de prescrire, comme on l’a fait dans certains ports, la sortie fréquente des sous-marins deux par deux, l’un restant en surface pour indiquer et surveiller la plongée de son camarade. Toutefois, il ne faudrait pas pousser trop loin les restrictions au libre entraînement d’unités militaires, qui sont devenues aptes à naviguer au large[1], qu’il importe de familiariser avec la haute mer comme avec toutes les difficultés du littoral, et dont le rôle, tout de hardiesse et d’initiative, ne saurait s’accorder avec un esprit de timidité exagérée.


IV

Si l’on ne doit pas échapper aux accidens, et en particulier aux abordages, il serait peu sage de ne pas rassembler tous les moyens d’en diminuer la gravité. La première fin à se proposer est de permettre à l’équipage lui-même de se tirer d’affaire, en sauvant son bateau. Avant tout, l’essentiel pour lui sera de remonter le plus vite possible en surface ; car c’est là que ses efforts trouveront le plus de chances de succès.

Dès le début de la construction sous-marine moderne, on a pourvu les bateaux d’un poids extérieur facile à libérer de l’intérieur : c’est ce qu’on appelle les plombs de sécurité. Leur effet est important, parce qu’il se produit brusquement, alors qu’il s’agit le plus souvent de gagner quelques secondes. En

  1. Avec des rayons d’action de 14 000 milles et des vitesses maxima de 12 nœuds (discours du ministre de la Marine déjà cité).