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modifications dans la substance dont certaines d’entre elles étaient primitivement constituées. Il s’est évidemment insinué, dans des masses pierreuses, des minéraux métalliques qui ont donné aux météorites les plus abondantes l’un de leurs caractères remarquables. Les régions internes du globe ont manifesté leur haute température au travers de l’écorce déjà consolidée en y poussant des apophyses de substances fondues, qui s’y sont consolidées en véritables dykes dont plusieurs fers météoriques nous fournissent certainement des spécimens. En traversant les assises superposées, les roches fondues y ont engendré des types nouveaux par voie de métamorphisme ; elles se sont tantôt répandues en tufs, tantôt épanchées en nappes de laves. Dans certaines cassures de l’écorce planétaire, des concrétions filoniennes se sont développées avec des caractères variés d’après les conditions originelles, et c’est ainsi que se sont faits les fers météoriques à large structure cristalline, comme le fer de Caille et les fers en forme de réseau autour de grains pierreux, comme celui de Krasnojarsk, ou de Pallas.

Reste à savoir dans quelle région du ciel pouvait circuler le globe météoritique.

Nous avons vu la plus extérieure des planètes capables de solidification, parvenue dès maintenant à la phase évolutive qui, succédant à l’absorption des fluides par l’écorce solide et même au crevassement de celle-ci, consiste dans la réduction de l’astre en fragmens distincts et même dans l’éparpillement de ses fragmens le long de sa trajectoire. Il en résulte la formation d’un anneau de débris gravitant autour du Soleil et se rapprochant graduellement de lui jusqu’à finir par tomber à sa surface.

Il suffit de supposer qu’une disposition analogue puisse exister autour de la Terre pour rendre explicables toutes les particularités météoritiques. Tout à l’heure, la Lune nous fournissait, à cause de son faible volume, un terme évolutif succédant à la phase réalisée sur Mars. Il n’y a qu’à admettre l’existence dans le passé d’un autre satellite de notre Terre, bien plus petit que la Lune et de ce fait parvenu plus avant dans les étapes du développement sidéral, pour qu’on dispose des circonstances nécessaires à la transformation d’un globe en particules disséminées le long de l’orbite qu’il parcourait d’abord.

Ainsi s’expliquerait le manque de périodicité des chutes de