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UN TÉMOIN DE LA PENSÉE EUROPÉENNE
DANS
LA SECONDE MOITIÉ DU XIXe SIÈCLE

LETTRES ET DOCUMENS INÉDITS

Êtes-vous de ceux pour qui le monde intérieur existe ? Vous intéressez-vous au jeu des idées ? Aimez-vous à les suivre non seulement dans leurs subtils et sinueux méandres à travers l’histoire, mais encore, mais surtout dans leur secrète action sur les âmes et sur les consciences ? Avez-vous le goût passionné des correspondances intimes, des biographies morales écrites avec simplicité, avec bonhomie, avec conscience ? En ce cas, lisez quand il paraîtra cet aimable livre dont on a bien voulu me donner la primeur[1], et dont je voudrais essayer d’exprimer la substance dans les courtes pages qui vont suivre.


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Il a pour auteur un érudit genevois qui n’est point un inconnu pour les lecteurs de la Revue, et dont toutes les publications, — les vrais lettrés le savent de longue date, — sont marquées au coin de la précision la plus scrupuleuse et de l’information tout à la fois la plus modeste et la plus sûre. M. Eugène Ritter est peut-être notre premier « rousseauiste, »

  1. Charles Ritter, ses amis et ses maîtres, choix de lettres, 1839-1905 (Sainte-Beuve, Ernest Renan, H. Taine, Victor Cherbuliez, Paul Bourget, D. Strauss George Eliot, William James), introduction et notes, par M. Eugène Ritter, 1 vol. in-16 ; Paris, Fischbacher, et Lausanne, Payot.