dans les camps de manœuvres ou dans les casernes, jamais, dans ce sens, aucune troupe n’a été, ne sera prête. Etre prêt ne signifie pas non plus que nous fussions soumis au régime théorique le plus perfectionné pour passer rapidement du pied de paix au pied de guerre, ni que nous eussions pratiquement réalisé tout ce qui était possible : ces mots expriment simplement que, d’après les règles administratives et les possibilités financières de l’organisation en vigueur, selon ce qu’elles ordonnaient ou permettaient, nous possédions en quantité suffisante, dans nos magasins et dans nos arsenaux, les vivres et les munitions, dans nos casernes ou dans leurs foyers, les hommes, en un mot que nous ne manquions d’aucune des ressources indispensables pour soutenir la lutte. Mais il ne suffisait pas d’avoir dans les arsenaux et les magasins des munitions et des vivres, dans les casernes et dans leurs foyers des hommes, il fallait s’être mis en mesure de les amener rapidement sur le théâtre des opérations ; en d’autres termes, il fallait que ce qui était prêt fût mobilisable, car on peut être abondamment approvisionné et perdre tous ses avantages si on n’est pas en état de mettre en œuvre tout de suite les ressources préparées. Enfin il fallait avoir arrêté un plan soigneusement médité, déterminant où seraient concentrées, comme point de départ de leurs mouvemens, les diverses fractions des troupes mobilisées.
À ce triple point de vue, nous étions prêts. Car ces trois conditions avaient été réalisées par l’Empereur, Niel et Le Bœuf dans la mesure que leur avaient permise les résistances aveuglément pacifiques de l’opinion et la parcimonie des crédits alloués par le pouvoir législatif.
La construction des magasins centraux était finie partout, sauf à Châteauroux, et ils étaient proposés à l’admiration des visiteurs. A défaut du régime régional, on n’avait pas pu répartir, entre les corps, les voitures, les objets de campement, le matériel des services hospitaliers, mais ils s’y trouvaient abondamment et prêts à en sortir au moindre signal. Les services administratifs d’habillement et de campement étaient très bien fournis, soit dans les magasins de l’administration, soit dans