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Page:Revue des Deux Mondes - 1910 - tome 60.djvu/719

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pairs héréditaires parmi ces pairs et par nomination de la Couronne ; b) siégeant en vertu de leurs fonctions et de situations occupées par eux ; c) choisis en dehors. — 2° Que la durée du mandat sera la même pour tous les Lords du parlement, excepté pour ceux qui siègent ex officio, lesquels siégeront tant qu’ils occuperont les fonctions qui leur assurent le droit de siéger. » On voit tout de suite l’importance de cette résolution : les Lords cessent d’être héréditaires ; ils sont nommés pour un temps au lieu de l’être à vie ; enfin, bien qu’ils soient nommés par le Roi, — c’est une question de forme, — ils sont désignés par des électeurs. Ces électeurs sont de deux sortes. Les uns sont les Lords eux-mêmes, les Lords actuels, qui choisiront un certain nombre d’entre eux pour les représenter : il ne suffira donc plus d’être Lord pour siéger à la Chambre haute, il faudra y avoir été envoyé par ses pairs, et on n’y sera envoyé que pour un nombre d’années déterminé. Les autres Lords seront désignés par le pays, c’est-à-dire par un corps électoral qui sera formé lui-même par une loi organique. Reste à savoir dans quelle proportion figureront dans la nouvelle Chambre les Lords élus par leurs pairs et les Lords élus par le corps électoral, enfin quels seront ceux qui y siégeront en vertu de leurs fonctions. Si les Lords élus par le pays sont en nombre suffisant, l’air du dehors pénétrera largement dans la Chambre haute et on ne pourra plus s’armer contre elle des griefs que certains membres du gouvernement brandissent avec une véhémence et une violence dont nous donnerons dans un moment un exemple.

Il y a une corrélation naturelle entre l’origine d’une Chambre et les droits dont l’exercice lui est attribué. Après s’être donné une origine plus large, plus démocratique, plus en rapport avec les idées actuelles, les Lords auraient pu revendiquer le maintien des droits qu’ils ont eus, jusqu’à ce jour ; ils n’en ont pourtant rien fait ; ils ont renoncé à une partie de ces droits et ils ont consenti à exercer ceux qu’ils conservent dans des conditions nouvelles. C’est ici qu’est intervenu lord Lansdowne, le leader du parti conservateur à la Chambre haute ; il pouvait laisser à lord Rosebery le soin de présenter la motion relative au recrutement de la Chambre, mais il devait présenter lui-même celle qui se rapporte à ses attributions. Le mieux sans doute est d’en donner le texte, comme nous l’avons fait pour la résolution du marquis de Rosebery ; le voici donc : « La Chambre des Lords décide qu’il est désirable que des dispositions soient prises pour régler les différends qui peuvent s’élever entre la Chambre des Communes et cette Chambre, reconstituée et réduite en nombre conformément