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LE RELÈVEMENT
DE
L’INDUSTRIE RURALE

I

Il y a environ quatre ans, le Musée social, ému de l’affluence des marchandises étrangères sur nos marchés français, et soucieux de se rendre exactement compte de la situation dans laquelle se trouvaient nos industries nationales, conçut la pensée d’ouvrir une enquête dans les centres ruraux où fleurissaient jadis les métiers les plus divers. Son but était, en face de la crise économique, de savoir si les industries de jadis existaient encore et si le ralentissement des affaires et de l’exportation devait être attribué à une production insuffisante ou imparfaite, ou à des causes purement extérieures. Il s’agissait enfin de s’assurer qu’il existait encore, dans les campagnes, des vestiges de certaines industries familiales et locales que l’on pourrait relever en les encourageant, et d’étudier s’il convenait d’en établir de nouvelles s’appliquant plus particulièrement à telle ou telle région.

D’autre part, introduire ou rénover une industrie qui ôterait à la terre le peu de bras qui lui restent serait aggraver le mal en portant un dernier coup à l’agriculture déjà si atteinte. Il fallait donc que cette impulsion nouvelle donnée à l’industrie nationale ne détournât pas des travaux des champs ; bien mieux,