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LE RELÈVEMENT DE L’INDUSTRIE RURALE.

présences. Dans leur ardeur propagandiste, les Américains, afin de multiplier ces conférences, n’ont rien trouvé de plus ingénieux que d’organiser des trains spéciaux comprenant un wagon auditoire et un autre wagon muni des collections nécessaires aux explications théoriques. « Ces trains, rapporte M. de Vuyst, font halte aux stations principales de la ligne. Les cultivateurs sont avertis du jour et de l’heure de l’arrivée des trains et la conférence commence immédiatement ; la séance terminée, le train s’ébranle, repart, pour s’arrêter à la station suivante où la leçon recommence. »

Aux Etats-Unis, les fermes sont parfois éloignées l’une de l’autre et sans moyen de communication avec le chemin de fer ; dans ce cas, les tenanciers ne peuvent pas profiter des cours qu’on leur fait pendant l’arrêt du train. Ils y suppléent par la lecture et l’étude à domicile de cours par correspondance et à l’aide de leçons imprimées, qui sont généralement très bien faites. A une date fixée longtemps à l’avance, on se réunit chez un fermier, qui donne lecture des papiers reçus à des camarades assis autour de lui. Cette lecture est coupée de questions et de réponses, de discussions générales et partielles ; la manière de voir des auditeurs, exprimée par écrit, est aussitôt envoyée aux directeurs des cours, et ces bonnes et utiles leçons se complètent presque toutes au moyen de gravures en couleur contenant une foule de renseignemens pratiques, éditées pour fermiers comme pour fermières.

Des institutions similaires, dont l’utilité a bientôt été démontrée, se sont rapidement propagées en Belgique, où existaient, au 31 décembre 1907, vingt-sept cercles féminins groupant une totalité de 2 000 membres. Depuis cette époque, le mouvement s’est encore accentué et le bilan de 1908 annonçait 4 466 membres inscrits, qui ont tenu 83 réunions et fait 129 conférences auxquelles ont assisté 8 532 membres.

L’objection ayant été soulevée que le nom de Cercles de Fermières resserrait la société en de trop étroites limites, on lui a substitué le terme plus large de Cercles de Ménagères rurales. Les écoles ambulantes, qui inspirèrent celles de la Lozère, rendent de précieux services à ces cercles qu’elles alimentent et dont elles entretiennent l’activité.

Dans ces associations, les femmes d’action jouent un rôle prépondérant : elles figurent au bureau, veillent au