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Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 2.djvu/546

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340 REVUE DES DEUX MONDES. les parfums dans les cassolettes et que les filles d’honneur n’aient plus qu’à les allumer. (Entrent les gardes. ’Illes place au pied des escaliers.) SCÈNE VII LES MÊMES, PRINCE-FIDÈLE (ministre et général en chef;. PRINCE- AILÉ (général et grand secrétaire). LE PEUPLIER (ministre). LUMIÈRE-VOILÉE (conseiller). CHAMBELLANS, CONSEILLERS, MANDARINS, etc. Ils entrent successivement, puis L’EMPEREUR TARTARE et PUITS-DES-BOIS. Le P£lpl[er, à Prince-Fidèle. — Si Votre Excellence voulait dire un mot pour moi à l’Impératrice, mes désirs seraient com- blés et j’obtiendrais le globule rouge, que j’ai gagné par mes services. Prince-Fidèle. — Je connais vos mérites et je sais ce que vous valez. Mais, croyez-moi, la vraie grandeur est au-dessus des grandeurs. Nous vouons notre vie à une noble cause, pour la joie de la voir triompher, et non dans l’espoir d’un salaire. Si nous mourons à la tâche, notre nom brillera d’un éclat plus durable, je vous assure, que celui d’un rubis au sommet de votre chapeau... Cependant, soyez tranquille, je m’emploierai à vous le faire obtenir, puisque vous l’ambitionnez. Le Peuplier. — Je vous en serai reconnaissant jusqu’à mon rlernier jour. (Il salue et s’éloigne. ) Prince-Ailé, à Prince-Fidèle qui salue. — Puis-je m’enqué- rir de votre santé si précieuse? Prince-Fidèle, saluant. — Que vous êtes bon de vous inquié- ter d’une si négligeable chose ! Ma santé est bonne, merci. J’ose espérer que la vôtre, d’un prix infiniment supérieur, se maintient excellente, pour notre joie à tous. Prince-Ailé, resaluant. — Vous me voyez confus d’une sollicitude que je mérite si peu. Merci, je suis bien. J’atteins sans trop de peine le chiffre, encore bien misérable, il est vrai, qui marque le nombre de mes années. Prince-Fidèle. — Avez-vous pu voir ce serviteur de nos ennemis, qui est le vice-roi de Nang-King?... Prince-Ailé. — Je l’ai vu et je lui ai dicté le rapport qu’il