Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 2.djvu/549

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA FILLE DU CIEL. 543 L’Empereur. — Je n’ai garde de négliger ce soin, qui porte à son comble notre popularité. PriiNCl:-Fidèle. —Peut-être aimeriez- vous à vous rapprocher du trône, à obtenir un grade supérieur, plus digne de vos mérites. Usez de mon crédit, pour appuyer votre demande... L’Empereur. — Je suis l’esclave de Sa Majesté, prêt à la servir dans le poste où elle voudra bien m’employer, mais je ne demande rien, et la bonne opinion que Votre Excellence a de mes mérites est pour moi la plus belle récompense. Prince-Fidèle. — Je vous félicite d’être sans ambition et de ne pas fixer le prix de votre dévouement... Notre souveraine va paraître. L’Empereur, à Puù^-des-Bois. — M’en suis-je bien tiré? PuiTs-DEs-Bois. — Avec des mots bien dangereux. Ah ! que je voudrais vous voir hors d’ici. L’EiMPEREUR. — Que ne puis-je y rester toujours!... Elle vient ! SCÈNE VIII LES MÊMES, L’IMPÉRATRICE, maintenant en costume d’apparat. (Dès qu’Elle paraît en haut de la terrasse, les parfums fument dans les cassolettes. Les gardes déploient les bannières qu’ils tenaient à la main. Les chambellans et les grands écuyers font la haie sur les marches de l’escalier en ployant un genou. Devant Elle on porte le parasol jaune à trois volans, à manche courbé en cou de cygne ; derrière, deux suivantes tiennent les hauts écrans de plumes, emblèmes de la souveraineté.) Tous les assistais, à voix basse et les yeux baissés. — Dix mille années ! dix mille années ! dix mille fois dix mille années !... L’Impératrice. — Le bonheur avec vous, mes fidèles : puis- siez- vous vivre de longs jours!... (Elle descend, Prince-Fidèle et Prince-Ailé la reçoivent au bas des marches.) Prince-Ailé. — Les fleurs pâlissent d’envie à l’approche de notre souveraine. Prince-Fidèle. — Sa présence double leclat du jour. PuiTS-DES-Bois, bas à l’Empereur. — Il est vrai qu’elle est aussi belle que la pivoine rose.