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Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 2.djvu/551

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LA FILLE DU CIEL. S Le Peuplier. — Mon cœur déborde de reconnaissance. L’Impératrice, à CEmipereur tartare. — Et vous, Prince, ne désirez- vous rien? Êtes- vous trop fier, pour désigner la faveur qui vous plairait ? L’Empereur. — Oh! j’en demande une au ciel, une seule! C"esl qu’il retarde la fuite du temps et prolonge cette heure enivrante. L’Impératrice, d’abord surprise et comme blessée, le regarde longuement. Mais son regard s’attendrit et s’achève dans un sou- rire. — Est-ce que cela dépend uniquement du ciel? (Elle s’assied sur le trône.) . Un héraut, criant. — L’Impératrice accorde le thé ! Tous. — Dix mille années!... (Des échansons servent le thé, les fruits et les gâteaux. Chacun reçoit la tasse en ployant le genou.) L’Impératrice, faisant signe à l’Empereur tartare de s asseoir sur le tabouret, auprès du trône. — Venez là. Prince : il y a aussi un présent pour vous. UiN grand secrétaire, bas à un conseiller. — D’un mot, elle l’a créé Prince, et maintenant, elle lui permet de s’asseoir !... Le conseiller. — Il n’a pas l’air surpris d’un tel honneur. Le grand secrétaire. — C’est le favori de demain... Il va falloir compter avec lui. L’Impératrice. — Vous avez donné à mon fils un bijou mer- veilleusement ciselé : un dragon, emblème du pouvoir impérial. Il en est ravi, et veut que je vous offre, en son nom, l’emblème des impératrices : un Phénix, aux ailes de saphirs et de rubis. (Lotus-d’Or s’approche et présente l’écrin sur un plateau.) L’Empereur. — Je veux le recevoir à genoux, et jurer qu’il ne me quittera jamais. [11 ploie un genou.) L’Lmpératrice, à Lotus-d’Or. — Lotus-d’Or, as-tu fait mettre, comme je te l’avais recommandé, un anneau pour le suspendre. Lotus-d’Or. — Oui, Majesté ! L’Empereur. — Jusqu’à ce jour je n’avais vu que des nids d’oiseaux vulgaires, et l’oiseau incomparable, le Phénix, je n’y croyais pas. C’est aujourd’hui seulement que son existence m’est révélée par le témoignage de mes yeux charmés. (11 suspend le bijou à sa ceinture.) TOME II. — 19H. 33