Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 2.djvu/678

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

campagnes. On doit témoigner tous les égards et de la patience à la femme, à cause de sa faiblesse physique, de son état de mariage et des soins domestiques dont elle est chargée. » Cette place éminente, ces droits égaux accordés à la femme paraîtront pleinement justifiés, à qui saura la part considérable que Mme Booth, et après elle plusieurs de ses filles et de ses recrues, ont prise dans la fondation et le développement de l’œuvre salutiste. C’est à juste titre que M. Tucker, son biographe, l’appelle la « Mère de l’Armée du Salut. »

Un organisateur aussi avisé que M. Booth ne pouvait négliger le recrutement de son association. Il y a pourvu, d’abord, par l’obligation imposée à tous, officiers et soldats, de faire de la propagande salutiste ; ensuite par le soin qu’il a pris de rattacher, de très bonne heure, les enfans à son armée au moyen de la dédicace, sorte de baptême salutiste, des ligues d’amour, des brigades de cadets, etc., qui forment la jeune armée.

Le second livre des Ordres et Règlemens décrit l’organisation de l’armée et reproduit, en les développant, plusieurs chapitres de la seconde partie de la première édition. Il est divisé en six parties, qui traitent de l’armée, de ses divisions et de ses grades, des réunions publiques, de l’officier en campagne, des finances, de la discipline et des symboles. En voici une brève analyse.

L’Armée se divise en territoires, correspondant à des pays ou parties de pays, qui sont commandés par un commissaire ou colonel ; les territoires se partagent en provinces, qui sont sous les ordres d’un commandant provincial, en général un brigadier ; la province se décompose en divisions, dont chacune obéit à un officier divisionnaire, major ou adjudant ; la division, à son tour, est formée de plusieurs corps, qui sont sous les ordres d’un capitaine et d’un ou de plusieurs lieutenans ; enfin, le corps se divise en plusieurs quartiers ; chacun possède plusieurs officiers locaux, et est sous le contrôle d’un sergent-major. Chaque territoire, province ou division a un état-major, qui assiste l’officier commandant le territoire, la province ou division ; par exemple, le quartier général, pour la France et la Belgique, est à Paris ; pour l’Australie, à Melbourne. L’armée entière obéit à un chef suprême, le général, qui, comme tous les autres officiers, peut être une femme. Il est assisté par un état-major et assisté de plusieurs commissions, analogues aux