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elle a produit 514 000 francs, rien que pour la Grande-Bretagne.

Le chapitre III, affecté au paiement des loyers et à l’entretien des salles de culte, est alimenté par les dons des amis de l’œuvre et par la contribution des différens corps.

Le chapitre IV est destiné à payer l’intérêt des emprunts contractés, et à transporter au chapitre premier les profits de la vente des publications. Il comprend, en outre, les services de la Caisse d’épargne, de la Compagnie d’assurance et des rentes viagères. En effet, le général Booth a été amené par les besoins de ses officiers et soldats à fonder, en 1891, une sorte de banque qui fait les trois genres d’opérations ci-dessus. La Caisse d’épargne reçoit les dépôts depuis six pence (0 fr. 60) et paie aux déposans un intérêt qui varie de 3 fr. 50 à 4 fr. 50 pour 100 et la Compagnie d’assurance comprend deux départemens, ayant chacun sa caisse séparée : les Assurances ouvrières (Industrial branch) et les Assurances bourgeoises (Ordinary branch). En outre, on a établi un système de rentes viagères en se fondant sur le principe que, tandis que l’argenture à une Compagnie financière rapporte rarement plus de 4 pour 100, l’argent donné a beaucoup plus de valeur et comporte un taux d’intérêt supérieur. En conséquence, un homme de cinquante-six ans reçoit, pour chaque somme de 2500 francs, une annuité de 200 francs ; une femme du même âge ne reçoit que 182 fr. 50. Le compte de la Compagnie d’assurance salutiste, établi au 30 juin 1909, se montait en avoir à 18 495 888 fr. 88.

Enfin, le cinquième et dernier chapitre, dit Fonds social, affecté à l’organisation et à l’entretien des œuvres philanthropiques, est alimenté par les dons des amis de l’œuvre, la contribution des assistés eux-mêmes et par les offrandes recueillies dans les boîtes dites : Les grâces avant le repas.

Telle est, dans ses grandes lignes, l’organisation financière de l’Armée du Salut. D’après le relevé des comptes, arrêté au 30 septembre 1909 :


Le chiffre d’affaires était de 9 147 950 francs.
Argent dépensé pour l’exécution du plan social (In darkest England) 8 115 500 —
Sommes employées dans le département commercial 2 766 425 —
Total des dépenses 20 029 875 francs.
D’autre part, l’avoir, à la même date, s’élevait à 33 942 650 francs.