Mais j’ai quitté soudain, j’ai quitté pour jamais
La brise, le soleil, les roses que j’aimais,
La source qui bondit au travers des campagnes,
Et les jeux, et les chants de mes jeunes compagnes
J’ai quitté le logis tiède, le jardin…
Je t’ai quitté ! — Peut-être un douloureux destin
M’eût-il accompagnée aux sentiers de la vie ?
Du bonheur la chimère est en vain poursuivie,
Or, mes jours écourtés furent des jours heureux.
— Et puis un soir, aussi, tu fermeras les yeux,
Muet, tu franchiras les eaux des fleuves sombres…
Et je t’accueillerai, père, parmi les Ombres.