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Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 4.djvu/408

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Tours, 18 mai.

À mon retour, ma chère Annette, nous nous occuperons de trouver un coin aux environs de Paris pour y passer l’été. Il faudrait que ce fût assez près pour pouvoir y mener maman en voiture. Je suis désolé de voir que tu ne vas pas mieux : il faudra pourtant que nous tentions tout pour te guérir. Ces 1 000 francs inespérés, nous pourrons les consacrer à cela.

Je reviendrai donc avant le 24, car je tiens avoir Offenbach.

Temps magnifique, amis charmans et bons, jolies excursions en Touraine, voilà ma vie.

Je suis allé à Loches. Extrêmement curieux. J’ai fait jadis un sonnet sur le donjon. Le donjon est bien mieux que mon sonnet[1].

Amitiés à tous, à Lemerre, à d’Artois, à Sindico, etc., et, pour vous deux, mes plus tendres baisers. FRANCIS.


21 mai.

Ma bonne Annette, ma chère maman,

Comme il est probable que Paul Haag ira à Paris au commencement de la semaine prochaine, j’attendrai jusque-là pour faire route avec lui.

Bois-de-Colombes est un des endroits les plus laids des environs de Paris ; il n’y a pas une promenade à faire. Mais enfin, si ce bon Lemerre y trouve quelque chose de logeable, je m’en arrangerai tout de même : car nous aurons un excellent ami pour voisin. Enfin tu feras bien, ma bonne Annette, d’attendre mon retour avant de rien louer.

Je suis très dispose à cesser toute collaboration. Je ne veux pas dire cela brutalement à d’Artois, qui est un si brave garçon ; mais, pour l’y préparer, je lui ai écrit que j’avais l’intention, cet été, de ne faire que des vers, que j’avais ma réputation de poète à entretenir, etc.

J’ai des projets de toutes sortes, mais un peu vagues. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut que, d’ici à peu de temps, je publie des vers, soit en volume, soit au théâtre[2].

  1. Ce sonnet ne devait être publié que l’année suivante, dans le Cahier Rouge, sous ce titre : le fils de Louis XI.
  2. En mai 1874, il fit paraître le Cahier Rouge, recueil de vers composés à différentes époques. — Un prologue d’ouverture pour les matinées littéraires et musicales de la Gaieté fut dit par Porel le 6 décembre de la même année.